Déposée en décembre 2020, la plainte du Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) contre le Pr Christian Perronne, pour des propos controversés sur l'épidémie de Covid-19, a été rejetée en première instance. Dans celle-ci, le Cnom reprochait les « propos outranciers contraires à tout principe de dignité » de l'infectiologue Christian Perronne, alors chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine), ainsi que des manquements à « plusieurs règles de la déontologie médicale ». Le Cnom considère que le Pr Perronne a violé le Code de la santé publique en mettant « gravement en cause des confrères ayant pris en charge un membre de sa famille ou ayant participé à des décisions sanitaires des pouvoirs publics ».
Pas d'incitation à la haine
En octobre 2020, le Pr Perronne avait en effet suscité l'indignation de la profession en affirmant qu'« un médecin généraliste qui déclare un test Covid positif chez un de ses patients touche de l'argent donc il a intérêt à faire beaucoup de tests ». Le Cnom l'accusait aussi d'avoir « fait courir un risque injustifié » aux patients par sa défense de l'hydroxychloroquine.
Or ces arguments n'ont pas été retenus par la chambre disciplinaire de l'instance régionale ordinale. Celle-ci a estimé que les prises de position du Pr Perronne « n'ont pas mis en danger l'action entreprise par les pouvoirs publics », ni promu « un remède ou un procédé illusoire ou insuffisamment éprouvé ». Affirmant que ce « spécialiste internationalement reconnu » était « légitime » à s'exprimer sur le sujet et en avait « même l'obligation », elle a souligné que le mis en cause n'a pas « appelé à la violence, ou incité à la haine, ou eu un discours + antivax + » et qu'il n'a pas non plus « gravement mis en cause des confrères ».
Aussitôt cette décision connue, le Cnom annonce qu'un « appel à titre conservatoire va être fait dans les meilleurs délais ».
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