Près de 200 femmes, élues, journalistes, féministes, artistes, ont demandé, dans une tribune publiée par Le Monde, la démission du ministre des Solidarités Damien Abad, visé par des accusations de violences sexuelles. « La question est simple : Damien Abad peut-il, comme ses fonctions le requièrent, incarner l'intérêt général ? », demandent les signataires de la tribune lancée par l'observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique et l'association féministe #NousToutes.
« Le peut-il, alors que trois femmes l'accusent de viol ou de tentative de viol et que de nombreuses personnes, y compris des élus de la République, ont témoigné de comportements tout à fait inappropriés ? », poursuit cette tribune, signée notamment par des élues de l'opposition dont Laurence Rossignol (PS), Alice Coffin (écologiste) et Clémentine Autain (LFI).
Démission
Une centaine de femmes se sont rassemblées lundi place du Châtelet à Paris pour réclamer sa démission, ainsi que celle du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. « On veut attirer l'attention sur l'énorme gap entre la seconde pseudo grande cause du quinquennat d'Emmanuel Macron et le maintien au gouvernement de Gérald Darmanin et Damien Abad, deux hommes accusés de viol et de violences sexistes, au gouvernement », a expliqué Fatima Benomar, de #NousToutes.
De son côté, Damien Abad réfute les accusations portées contre lui dans Médiapart, dénonçant le « calendrier soigneusement choisi » et la « partialité » de l'enquête.
Au-dessus des lois ?
« Pour faire reculer ces violences, les hommes qui les commettent doivent saisir la gravité et la criminalité de leurs actes. Si des ministres peuvent agir en toute impunité, un blanc-seing semble être envoyé à tous les autres », poursuit la tribune également signée par l'actrice Adèle Haenel. « Dans une entreprise, si une personne accusée de harcèlement sexuel était protégée par son employeur, maintenue en poste, sans enquête interne, sans mesure de prévention, sans mise à pied conservatoire le temps qu'une enquête soit déployée, la responsabilité de l'entreprise pourrait être engagée. (...) Pourquoi les ministres seraient-ils au-dessus des lois qui s'imposent à l'ensemble de la société ? », poursuit le texte.
Les signataires demandent « la démission immédiate de Damien Abad et de toute personne mise en cause pour violences sexuelles ayant un mandat politique ».
L'ancien chef des députés LR, qui s'est rallié à Emmanuel Macron après l'élection présidentielle, a été réélu dimanche député dans l'Ain, avec 57,86 % des voix face à la candidate Nupes.
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