Trafics de masques : des milliers de FFP2 retrouvés à Paris, un interne condamné à 4 mois de prison à Montpellier

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Publié le 30/03/2020

Crédit photo : S. Toubon

La crise sanitaire n'a pas eu raison des trafics ni du marché noir. Au contraire, ces derniers prospèrent, notamment concernant les masques de protection.

Ce week-end, « Le Monde » a révélé que la police nationale avait retrouvé plus de 23 000 masques FFP2 et chirurgicaux dans une camionnette, dans le 16e arrondissement de Paris. Un médecin généraliste des Hauts-de-Seine a fait les frais, malgré lui, de ce trafic. Apprenant qu'il pouvait récupérer des masques à Paris, il appelle un numéro et précise qu'il souhaite une boîte de FFP2 et deux boîtes de masques chirurgicaux. Mais la personne lui précise que ceux-ci sont revendus, 1,50 euro le masque chirurgical et 2,50 euros le masque FFP2. Le médecin refuse, avant qu'on lui laisse finalement une boîte de 50 masques chirurgicaux « gracieusement ». La personne a la tête de ce trafic a été arrêtée et une enquête ouverte par le parquet de Paris. L’individu en possession des masques a été présenté à un juge d’instruction et mis en examen pour « pratique commerciale trompeuse », « refus de répondre à une réquisition administrative » et « escroquerie », indique « Le Monde ».

Deux découvertes identiques ont été faites dans la capitale, dans une épicerie bio de Belleville, où la police a trouvé 15 000 masques, et dans une agence de voyages du 13e arrondissement, en possession de 20 000 masques. Ces affaires doivent être jugées le 24 avril.

« Part sombre »

Par ailleurs, un interne en médecine a été condamné par le tribunal correctionnel de Montpellier à quatre mois de prison ferme, sans mandat de dépôt, pour le vol et la revente de masques chirurgicaux, a indiqué le Midi Libre. Il a été confondu lors de l'enquête menée sur le vol de 12 600 masques au CHU de Montpellier.

L’interne a expliqué avoir volé une boîte de 50 masques à l'hôpital de Roanne (Loire), où il était en stage, après avoir été sollicité par plusieurs acheteurs potentiels sur les réseaux sociaux. Il en a revendu une partie, et a donné l'autre à sa mère, hôtesse de caisse, pour un bénéfice de 65 euros. Le procureur de la République de Montpelier a évoqué une attitude « scandaleuse » en cette période de pandémie.

Le Premier ministre Édouard Philippe a déploré ce samedi, lors de son allocution, « la part sombre » qui ressurgit lors de crises sanitaires. « Le plus sombre ce sont les trafics, la revente de masques, le marché noir qui peut exister en la matière », a-t-il résumé.


Source : lequotidiendumedecin.fr