Un médecin généraliste de Mérignac a comparu devant le tribunal correctionnel de Bordeaux pour « agressions sexuelles par personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction », rapporte Sud-Ouest. Trois patientes lui reprochent des attouchements au cours d'une consultation.
Une première plainte en 2017, classée sans suite, avait déjà fait état de gestes déplacés. La jeune patiente avait indiqué que le médecin lui avait demandé de baisser son pantalon et avait posé le doigt sur son clitoris, le qualifiant de « magnifique », peut-on lire dans le quotidien régional.
De nouveaux signalements dénonçant des caresses inappropriées ont permis de relancer l'enquête. « Il était notre médecin de famille. Il m'a vu grandir et devenir une femme. Ma mère était décédée, je ne parlais plus à mon père, j'étais sans protection et il le savait », a témoigné à la barre une patiente, selon le même journal. Deux autres jeunes femmes avaient signalé des faits devant le conseil de l'Ordre.
« Manipulation mentale »
Interrogé, le médecin assure n'avoir pratiqué que des gestes médicaux : recherche de ganglions, examen de pilosité dans le cadre de furoncles. Le médecin reconnaît un rapport « affectif » avec ses patients mais conteste toute déviance. « Je n'ai jamais donné rien d'autre que mon affection », a-t-il affirmé à la barre. Un argument que le procureur a rejeté, dénonçant la « manipulation mentale » du praticien et ses « incohérences » médicales.
« On est parti d'une présomption de culpabilité dans cette enquête. On n'a pas voulu entendre les éléments médicaux et cliniques », a plaidé l'avocat de la défense qui regrette une « culpabilité par pluralité de victimes ». Tandis que la défense demande la relaxe au bénéfice du doute, le procureur a requis trois ans de prison avec sursis et une interdiction d'exercer la médecine. Le délibéré aura lieu le 2 juin.
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique