Presque constante après une amputation, la douleur fantôme est liée à la persistance de la représentation corticale au niveau du cortex somatosensoriel primaire (ou S1). Elle peut s’observer cliniquement lorsque la stimulation des zones corporelles adjacentes au membre amputé déclenche des sensations dans celui-ci. Les organes fantômes autres que les membres sont moins connus et leur fréquence est proportionnelle à leur représentation corticale et à l’histoire médicochirurgicale. Ainsi, la présence fantôme des seins est de 50 % (avec des douleurs dans 11 % des cas). Les dents, les organes sexuels, la langue, l’anus et la vessie sont également représentés. Les douleurs fantômes sont beaucoup plus rares que la sensation de membre fantôme. Enfin les exceptionnelles douleurs mémoire reproduisent des douleurs passées dans le membre absent.
Technique du miroir.
"Dès qu’il y a une représentation corticale de l’organe manquant, explique le Pr Bernard Laurent, il faut travailler l’imagerie mentale. Ce peut être la visualisation du membre amputé grâce au miroir. Cette technique est parfois très efficace dans certaines douleurs chroniques fantômes. Le miroir restitue, au niveau cérébral, l’image d’un membre sain alors qu’il est en réalité absent". En effet, lorsqu’un sujet amputé d’un membre bouge le membre intact et essaye de bouger le membre amputé de façon synchrone tout en regardant le reflet de son membre intact dans le miroir, son cerveau reçoit des informations en contradiction avec son amputation. Ces nouveaux signaux visuels lui indiquent que son membre amputé ne semble ni douloureux, ni amputé. "Cette technique est plus difficile à appliquer quand il s’agit des seins, précise B. Laurent, et elle est inaccessible pour les organes intrathoraciques et intra-abdominaux ; l’ hypnose est parfois également efficace". Les techniques de neuromodulation épidurales ou du cortex moteur sont plus efficaces sur les douleurs du moignon que sur les douleurs fantômes; elles peuvent être tentées dans les vessies ou anus douloureux.
D’après la communication du Pr Bernard Laurent, CHU de Saint-Étienne, Inserm 879
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