Devenir des adolescents douloureux

La prise en charge tardive est un facteur de mauvais pronostic

Publié le 05/12/2013
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Un travail mené dans le centre de la douleur pédiatrique de l’hôpital Trousseau entre 1994 et 2007 a analysé le devenir à l’âge adulte des douleurs musculo-squelettiques des adolescents à partir de 129 dossiers. Étaient exclus les adolescents atteints d’une maladie organique ou d’un handicap mental. L’âge moyen initial était de 13 ans, 73 % étaient des filles. 58 % des adolescents souffraient depuis plus de 6 mois et les douleurs étaient très intenses ou très intenses dans 85 % d’ente eux, entraînant un absentéisme scolaire dans 72 % des cas.

Neuf ans plus tard, 81 jeunes adultes ont été contactés (80 % de femmes). 68 % déclaraient présenter encore des douleurs chroniques. Ces douleurs avaient motivé des consultations dans l’année pour 55 % des patients interrogés et des prises d’antalgiques trois fois ou plus par semaines pour 23 % d’entre eux. 56 % disaient être gênés dans des activités physiques modérées et 24 % dans leurs relations aux autres.

Le seul facteur associé significativement à une mauvaise évolution était l’âge tardif de la première consultation. Ainsi, par rapport à la tranche d’âge des 10-12 ans, le risque de persistance des douleurs est 11 fois supérieur pour ceux ayant consulté à 15 ans ou plus et 4 fois supérieur pour le groupe des 13-14 ans. La durée des douleurs était non significative.

Ainsi, les deux tiers des douleurs musculo-squelettiques chroniques des adolescents persistent à l’âge adulte, surtout si la prise en charge survient après 13-14 ans.

D’après la communication du Dr Anne Gallo, Centre de la douleur et de la migraine de l’enfant, Hôpital d’enfants Armand-Trousseau, Paris

 Dr Brigitte Martin

Source : Le Quotidien du Médecin: 9286