L'activité physique chez le jeune diabétique

Facteur d'épanouissement et de santé

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Publié le 13/06/2016

Chez le jeune diabétique, l'activité physique a un impact bénéfique sur la qualité de vie, les capacités physiques d'endurance, la composition corporelle, le profil lipidique, la sensibilité des tissus à l'insuline ; son effet sur le contrôle glycémique est en revanche moins systématiquement démontré.

L'amélioration de la sensibilité à l'insuline est liée à l'augmentation de la masse maigre, la diminution de la masse grasse, la moindre insulinorésistance en rapport avec une diminution des adipocytokines à effet insulinorésistant comme la leptine. Des modifications structurelles et fonctionnelles du muscle squelettiques pourraient également favoriser l'amélioration de la sensibilité périphérique à l'insuline.

Cette augmentation de la sensibilité des tissus à l'insuline sous l'effet de l'entraînement ne s'accompagne pas forcément d'une diminution des doses quotidiennes d'insuline, ni d'une amélioration du contrôle glycémique. Cette situation peut s'expliquer par la difficulté des patients à gérer les variations glycémiques et la peur des épisodes hypoglycémiques qui les amènent à avoir une consommation trop importante de glucides ou à diminuer excessivement leurs doses d'insuline, avec le risque d'induire des hyperglycémies. D'où une altération possible du contrôle glycémique liée à l'activité physique. Or lorsque les jeunes diabétiques bénéficient, parallèlement à l'entraînement, de recommandations sur les adaptations alimentaires et des doses d'insuline ainsi que sur l'autosurveillance de la glycémie, le contrôle glycémique s'améliore de façon significative.

Anticiper les risques

L'exercice physique peut induire une baisse de la glycémie (le foie libère moins de glucose que le muscle n'en consomme) survenant au cours de l'effort, mais aussi dans les heures suivant l'activité physique ; cette hypoglycémie tardive est liée à la baisse des réserves de glucose dans le foie et au fait que le muscle continue à capter du glucose dans le sang pour reconstituer ses réserves après l'effort.

L'exercice physique peut aussi, dans certaines conditions, induire une hyperglycémie lorsque le foie libère plus de glucose que le muscle ne peut en consommer. Ce risque est plus important si la dose d'insuline est insuffisante au moment du sport, ou encore si les hormones de stress sont libérées en grande quantité au moment de l'exercice.

En pratique, il faut s'aider de l'accumulation d'expériences par un carnet de suivi qui permet d'anticiper pour obtenir le meilleur résultat en termes de performances et d'équilibre glycémique. À chaque fois, il faut tenir compte de l'entraînement du moment, de l'heure de la dernière injection et du dernier repas, enfin de la durée et de l'intensité du sport par rapport à ce qui est pratiqué habituellement. S'il s'agit d'une activité modérée ou habituelle (celle des jeunes enfants qui bougent sans cesse par exemple) il est conseillé… de ne rien faire de particulier.

Dans les autres cas, on peut agir sur la consommation de glucides, surtout si l'activité a lieu à distance de l'injection d'insuline (collation avant, au cours, ou après le sport), ou agir sur la dose d'insuline, particulièrement quand l'activité commence peu après un repas : selon les cas, soit baisser la dose d'insuline avant le sport ou débrancher la pompe, soit diminuer la dose après le sport (ou diminuer le débit de base). En cas de risque (déjà rencontré) d'hyperglycémie après le sport, la prise d'un goûter avant l'exercice, avec une injection d'insuline à dose adaptée, est recommandée.

 D'après la communication du Dr Marc de Kerdanet, CHU de Rennes  

Dr Hélène Collignon

Source : Le Quotidien du médecin: 9504