Après l'acquisition de la marche à un âge normal, c'est à dire au plus tard à 18 mois, certains enfants adoptent une démarche sur la pointe des pieds qui est le plus souvent intermittente et que l'enfant abandonne habituellement avant l'âge de 6 ans. Le diagnostic de démarche simple sur les pointes peut être affirmé si la sémiologie clinique respecte certains critères: le symptôme est isolée, présent dès l'acquisition de la marche, sans intervalle libre, la marche est strictement normale par ailleurs, équilibrée, stable, l'enfant grimpe, saute... sans difficulté et sans aucune douleur; il n'existe aucun antécédent particulier en dehors parfois d'un antécédent identique chez l'un des parents et/ou un ou plusieurs collatéraux de celui-ci; enfin l'examen clinique est strictement normal.
Un suivi tous les 6 mois
Cette démarche sur la pointe des pieds doit toutefois inciter à une certaine prudence et impose une surveillance régulière de l'enfant tant qu'elle perdure. En effet cette marche sur les pointes peut être adoptée de façon constante et persister au-delà de l'âge de 6 ans, ce qui peut entraîner une rétraction des triceps, susceptible de conduire à un équin irréductible source de fatigue à la marche, de douleurs et de gêne fonctionnelle. Cela impose un suivi de l'enfant tous les 6 mois jusqu'à l'abandon de cette démarche pour surveiller l'amplitude de la flexion dorsale des pieds qui est normalement de 20°. Lorsque celle-ci n'est plus que de 5°, une posture nocturne en bottes de polypropylène est indiquée, associée éventuellement à une kinésithérapie d'étirement.
Autre raison pour surveiller ces enfant: la marche sur les pointes peut traduire une spasticité et donc un dysfonctionnement central, pyramidal ou extrapyramidal, ou encore refléter une atteinte neuromusculaire; elle est également fréquente chez les enfants ayant un trouble de la personnalité (psychose précoce, autisme) qui peut ne pas être évident lorsque l'enfant est très jeune. Etant donné la fréquence de la démarche sur les pointes, l'éventualité existe que l'enfant développe fortuitement une de ces pathologies du diagnostic différentiel. Une surveillance régulière tant que perdure ce schème de marche est donc nécessaire pour s'assurer de la persistance du caractère isolé du symptôme.
Au moindre doute, une consultation en neuropédiatrie est indiquée
D'après une communication du Dr Michèle Mayer , Hôpital d'enfants Armand Trousseau, Paris
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