L'apport de la microscopie confocale

La cornée, reflet du pied

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Publié le 24/10/2019
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En analysant de manière quantitative la densité en petites fibres nerveuses au niveau cornéen, la microscopie confocale permet de dépister de manière précoce la neuropathie diabétique.
Pour la détection d'anomalies vasculaires très précoces

Pour la détection d'anomalies vasculaires très précoces
Crédit photo : phanie

Décerné chaque année à un chercheur pour sa contribution à la physiopathologie, à la prévention ou au traitement des complications du diabète, le 34e prix Camillo Golgi a été attribué au Pr Rayaz Malik (universités de Manchester et du Quatar) pour ses travaux sur la neuropathie diabétique, notamment sur le recours à la microscopie confocale cornéenne pour son diagnostic précoce.

Le diabète s’accompagne d’anomalies vasculaires très précoces, qui entraînent une diminution de l’oxygénation des fibres nerveuses profondes aboutissant à la neuropathie. « Le dépistage classique de la neuropathie diabétique ne permet qu’un diagnostic tardif, lorsque les grandes fibres sont atteintes et que la maladie est déjà avancée, a rappelé le Pr Malik. Les lésions précoces touchent des fibres plus petites et plus profondes. Les travaux menés depuis plusieurs décennies ont montré que les nerfs de la cornée sont le reflet des nerfs au niveau du pied, ce qui confère à la microscopie confocale de la cornée une place intéressante dans le dépistage plus précoce de la neuropathie diabétique. »

Les lésions en microscopie confocale précèdent en effet la rétinopathie et la microalbuminurie. Différentes études ont montré que cet examen quantitatif permet de détecter la neuropathie chez des sujets intolérants au glucose comme chez des enfants ayant un diabète de type 1. L’an dernier, une analyse ayant inclus près de 1 000 patients DT1 et DT2 suivis dans 5 centres a permis de préciser sa sensibilité (73 %) et sa spécificité (69 %).

Pour le Pr Malik, les données de la microscopie confocale constituent un marqueur de la neurodégénération, qui peut avoir des applications dans le dépistage précoce de la neuropathie diabétique, mais aussi dans de nombreuses autres pathologies, comme les neuropathies liées au VIH, la maladie de Behcet, de Wilson et de Fabry, ou encore de Parkinson et dans la sclérose en plaques.

Elle pourrait être utilisée comme critère d’évaluation dans les études cliniques testant différentes approches thérapeutiques.

D’après la communication du Pr Rayaz Malik, universités de Manchester et du Quatar

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin