Insuline Glargine et biosimilaire

Quelle insulinothérapie choisir aujourd’hui ?

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Publié le 24/04/2017
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« Installer la nouvelle insuline Glargine U300 comme insuline de référence est sans doute prématuré sur la base des études actuelles », ajoute le Pr Darmon.

La Glargine U100 reste-t-elle le standard ?

« Dans le diabète de type 1, il n’y a pas de supériorité de la Glargine U300 au niveau des études cliniques sur l’hémoglobine glyquée (HbA1c) ou sur le risque hypoglycémique, par rapport à la Glargine U100. Il y a clairement une équivalence entre les deux types d’insuline, avec un avantage de flexibilité dans les horaires d’injection avec la Glargine U300 ». Selon l’étude EDITION 4, elle serait également à l’origine d’une moindre prise de poids (0,5 kg) par rapport à la Glargine U100. « Dans le diabète de type 2, chez certains patients déjà sous insuline basale, avec antidiabétiques oraux ou sous schéma basale bolus, et recevant des doses élevées d’insuline basale (≥ 42 U), il y a une diminution significative du risque d’hypoglycémie nocturne avec la Glargine U300 ». Ainsi, les patients obèses recevant initialement de fortes doses d’insuline basale bénéficieraient davantage de la Glargine U300. Hormis pour ces patients, « aujourd’hui, l’insuline Glargine U100 reste l‘insuline de référence » conclut le Pr Darmon.

Molécule de référence ou biosimilaire ?

« Entre le médicament de référence et le biosimilaire de la Glargine U100, des études dans le diabète de type 1 et de type 2 (ELEMENT 1 et 2) montrent une parfaite équivalence en termes d’efficacité, de tolérance et de sécurité, avec un coût moindre », précise le Pr Darmon. En effet, si le coût de 40 U/jour de Glargine U100 est de 1,42 €/jour (43,19 €/mois) pour Lantus, il n’est que de 1,19 €/jour (36,20 €/mois) avec le biosimilaire Abasaglar. Ainsi, une réduction de 15 % environ est constatée avec le biosimilaire. Pour la Glargine U300 (Toujeo), le prix de 44 à 47 U/jour se situerait entre 1,28 et 1,50 €/j et entre 38,82 et 45,61 €/mois. Si on estime qu’environ 500 000 patients sont sous insuline basale en France et qu’environ 100 000 patients initient chaque année un nouveau traitement sous insuline basale, les économies potentiellement réalisables par le système de santé avec le passage au biosimilaire pourraient s’avérer considérables…

D’après le symposium et la conférence de presse des laboratoires Lilly et Boehringer Ingelheim

Karelle Goutorbe

Source : Le Quotidien du médecin: 9575