Cohorte de DT2 de presque 1 000 diabétiques âgés de plus de 70 ans relativement autonomes, GERODIAB les a suivis 5 ans, temps durant lequel un quart des patients sont décédés.
La moitié de ces décès sont d'origine cardiorespiratoire, un tiers d'origine cancéreuse ou infectieuse. Près d'un cinquième reste d'origine inconnue. De très nombreux facteurs à l'inclusion modulent ce risque de décès, notamment l'âge, la présence de complications, l'état cognitif, le sexe. Le taux d'HbA1c moyen au cours du suivi est lui aussi associé à la mortalité, sans que l'on puisse toutefois conclure au lien de causalité, soulignent les coordinateurs.
Au cours des 5 ans de suivi, l'HbA1c moyenne dans la cohorte s'est située à 7,5 ± 0,9 % (médiane : 7,4 %). L'analyse de la survie met en évidence une différence significative entre les sujets dont l'HbA1c est comprise entre 6 et 8 % (leur mortalité est autour de 20 %) et les autres. La mortalité est significativement majorée pour les HbA1c inférieures à 6 % ou supérieures à 8 %. Cette différence persiste en analyse multivariée.
Le critère le plus lié à la mortalité est néanmoins la disponibilité de l’HbA1c, c’est-à-dire le pourcentage d'HbA1c renseignées. Si l’HbA1c a été renseignée plus d'une fois sur cinq, la survie est en effet meilleure. Même chez le sujet âgé, il ne faut donc pas négliger le suivi de l'HbA1c – réalisé dans cette cohorte tous les 3 mois. Et la variabilité de l'HbA1c influe elle aussi la survie.
« GERODIAB suggère que, même chez les plus de 70 ans, il faut éviter les valeurs d'HbA1c extrêmes y compris basses. Peut-être serait-il utile de définir une borne basse ? Un suivi régulier de l'HbA1, tous les 3 mois, même chez ces sujets âgés, est favorable », résume le Pr Jean-Pierre Le Floch qui présentait ces résultats préliminaires en session plénière. « Il faut donc continuer à adapter la cible d'HbA1c au terrain, comme les consensus d'experts le préconisent déjà, mais en se limitant autant que possible aux valeurs d'HbA1c entre 6,5 et 8 % », selon lui.
D'après une intervention du Pr Jean-Pierre Le Floch (Villecresne). Les enseignements préliminaires fournis par GERODIAB à l'issue de l'étude de suivi.
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