« Les modifications du calendrier vaccinal portant sur la vaccination contre les infections à pneumocoques ne sont pas encore passées dans la routine », rapporte le Pr Benoît de Wazières, chef du service de médecine interne gériatrique du CHU de Nîmes, avant de souligner que l'évolution s'est faite vers une simplification avec une seule liste de patients éligibles à la vaccination. Il s'agit notamment de ceux souffrant d'insuffisance cardiaque ou rénale, d'insuffisance respiratoire chronique, de bronchopneumopathie chronique obstructive, de diabète et des sujets immunodéprimés. Soit un nombre considérable de personnes, dont trop peu bénéficient de la prévention vaccinale. Chez les sujets non vaccinés antérieurement, cette liste se fonde désormais sur une injection de vaccin à 13 valences suivie deux mois plus tard d'une injection de vaccin à 23 valences. Chez les personnes ayant déjà reçu la vaccination, il faut respecter un délai de 5 ans entre deux vaccins à 23 valences afin d'éviter la survenue de réactions locales importantes.
La stratégie du cocooning
Autre vaccin en déshérence chez les sujets âgés en France : celui contre le zona, avec moins de 5 % de sujets vaccinés contre 60 % en moyenne dans les pays développés. La gravité de cette pathologie, qui touche au moins une fois une personne de plus de 85 ans sur deux est sous-estimée. « Le zona peut se compliquer de neuropathies sévères, 10 % à 3 mois chez les plus de 75 ans et les douleurs post-zostériennes représentent une cause fréquente de suicide par douleurs », rappelle le Pr de Wazières. La vaccination, à raison d'une dose unique, est ainsi recommandée chez les sujets âgés de 65 à 74 ans. Elle peut être réalisée en même temps que le vaccin antigrippal, le DTP et le vaccin antipneumococcique.
Les intervalles de rappel de vaccination diphtérie-tétanos-polio, effectués à 25, 45 et 65 ans, sont après cet âge faits tous les 10 ans. Dans le cadre de la stratégie du cocooning visant à protéger les nourrissons et les petits enfants de l'entourage, on préconise aujourd'hui d'y associer le rappel contre la coqueluche, en recrudescence depuis 2018.
Un calendrier en évolution
La vaccination contre la grippe saisonnière est comme tous les ans d'actualité, particulièrement pour les sujets âgés et les soignants. « Certes le vaccin ne permet pas de prévenir tous les cas de grippe, mais il protège à plus de 60 % les plus jeunes et à 30 % les plus âgés, ce qui est important eu égard au nombre élevé de vaccins faits chaque année, fait remarquer le Pr Benoît de Wazières. Il est très bien toléré, injecté avec une aiguille très fine et les praticiens devraient dans un avenir proche disposer d'un vaccin antigrippal quadrivalent et plus dosé ».
Enfin, selon le mode de vie du patient, la vaccination contre l'hépatite B reste recommandée après 65 ans.
« Le calendrier vaccinal évolue régulièrement et il faut que les praticiens s'approprient les nouvelles recommandations », conclut le Pr Benoît de Wazières.
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