Prévenir la grippe

La perception de la vaccination s’améliore

Publié le 01/12/2014
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Crédit photo : PHANIE

La moitié environ des plus de 65 ans, toutes classes d’âge confondues, a été vaccinée pour la saison grippale 2013-2014, avec un gradient selon l’âge, de moins de 40 % pour les 60-65 ans à approximativement 70 % au-delà de 85 ans.

« Pour la saison 2014-2015, nous ne disposons que de tendances, mais les chiffres aujourd’hui sont en faveur d’une augmentation significative du nombre des personnes vaccinées, de 7 % environ », se réjouit le Pr Lina. Un sursaut qui permet d’annuler les deux précédentes années de « pertes ».

Pour expliquer cette situation vaccinale meilleure, la conjonction de plusieurs facteurs probablement, dont un plus grand ressenti des dangers de la grippe par les candidats au vaccin et la prise de conscience par les vaccinateurs de l’intérêt de la vaccination dans les groupes à risque, personnes âgées comprises. À l’appui de ces impressions, un consensus fort sur l’efficacité du vaccin et son utilité, renforcé par les études les plus récentes. Celles-ci démontrent que le vaccin antigrippal protège effectivement des formes graves de la grippe et réduit le nombre des décès, directement ou indirectement, imputables à la grippe. Une « économie » de décès chiffrée par l’Institut national de veille sanitaire (InVS) pour les plus de 65 ans à 2 500, la grippe étant à l’origine de 8 000 décès chaque année.

Immunosénescence

Par ailleurs, l’immunosénescence oblige à des précautions particulières. Ainsi, la faculté du système immunitaire à se défendre s’amenuisant au fil des ans, le niveau de protection (reflété par le taux d’anticorps) passe de 85 à 90 % chez un adulte jeune à 40 % à peine pour les plus de 75 ans qui échappent grâce à la vaccination à une grippe sur deux ou trois seulement. « Il est donc indispensable de vacciner les “grands“ seniors, mais aussi l’entourage plus jeune, visiteurs et soignants d’une EHPAD par exemple, pour bloquer la chaîne de transmission », recommande le spécialiste. Si l’on ne sait pas mesurer le taux de protection « transmis » par cette vaccination « cocooning », les risques d’exposition devraient en être logiquement diminués.

Le vaccin de l’année est bâti en fonction des trois souches virales (H1N1, H3N2 et B) censées circuler pendant la saison grippale. « La présentation clinique est souvent différente, plus fruste pour les personnes les plus âgées, avec peu de fièvre et de signes respiratoires. Domine la fatigue, une cause majeure de perte d’indépendance, observe le Pr Lina. L’alitement est prolongé, la récupération plus difficile. » En ce qui concerne les complications, il s’agit plus volontiers de décompensation d’une pathologie chronique sous-jacente ou d’une surinfection bactérienne de l’arbre respiratoire.

Dr Brigitte Blond

Source : Le Quotidien du Médecin: 9370