Alors que près de 7 % de la population présente des douleurs neuropathiques, il est essentiel de savoir reconnaître les neuropathies des petites fibres, touchant les fibres sensitives A-delta et C. Leur existence est connue depuis plus de 60 ans. Elles véhiculent les influx sensitifs thermiques, douloureux et neurovégétatifs. Mais elles ne peuvent être explorées par l’électromyogramme (EMG), inadapté pour l’examen des fibres de petit calibre. D’autres tests neurophysiologiques, ainsi que la biopsie cutanée ou la microscopie confocale cornéenne, peuvent les explorer mais ils ne sont pas de pratique courante.
Les neuropathies des petites fibres A-delta et C peuvent être suspectées dans le cadre d'une symptomatologie douloureuse, des paresthésies, un déficit sensitif, associés à des signes neurovégétatifs (dyshidrose, troubles fonctionnels intestinaux et vésicaux, syndrome sec, troubles visuels, bouffées de chaleur, hypotension orthostatique…). Si cette neuropathie des fibres de petit calibre est isolée, le reste de l’examen neurologique et l’EMG sont normaux.
Les étiologies sont dominées par les causes métaboliques, au premier rang desquelles le diabète et l’intolérance au glucose, les pathologies inflammatoires ou auto-immunes comme le syndrome de Gougerot-Sjögren et la sarcoïdose. Elles peuvent aussi être liées à des maladies infectieuses, à des prises médicamenteuses ou à certaines pathologies génétiques. Les neuropathies peuvent précéder ou compliquer ces pathologies. Mais dans 20 % à 50 % des cas, l’étiologie des neuropathies des petites fibres n’est pas identifiée.
Actuellement, la prise en charge, hormis celle de la cause, n’a rien de spécifique. Réalisée en centre antidouleur, elle bénéficie d’un abord médicamenteux ainsi que d’alternatives non pharmacologiques.
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