Parmi les douze sérogroupes décrits, les méningocoques A, B, C, W et Y sont le plus souvent responsables d'infections invasives graves. La Dr Marie-Aliette Dommergues (Le Chesnay) a rapporté les tendances globales sur les cinq dernières années : « On constate une stabilité des infections invasives à méningocoque B (IIMB) et C (IIMC) tous âges confondus. En revanche, il y a une augmentation des IIMC chez les enfants de moins de 1 an, qui baisse après la vaccination à 5 mois. » En ce qui concerne les IIMB, la tranche d'âge la plus touchée est celle des 0-4 ans.
On note également une augmentation significative des IIMW et Y. Les IIMW dépassant même les IIMC chez les enfants âgés de 11 à 24 ans, en 2018-19. « Il y a une augmentation des formes atypiques IIMW, notamment abdominales, ce qui entraîne un risque de retard diagnostic et de létalité, a souligné la Dr Dommergues. Ce qui fait que plusieurs pays ont changé leur stratégie vaccinale. » En France, depuis 2019, la vaccination contre les IIMW est recommandée, avec un vaccin tétravalent, dans les situations d'hyperendémie. Chez les sujets à risque élevé, une vaccination de rappel tous les 5 ans est conseillée. « Chez l'adolescent, le rappel avec le vaccin ACWY pratiqué dans plusieurs pays a montré son efficacité en vie réelle », souligne la Dr Dommergues.
Informer les parents pour le sérogroupe B
Selon les données de Santé publique France et des centres nationaux de référence, en 2017, le méningocoque B serait le plus fréquent : 42 % de B, 26 % de C, 16 % de Y et 15 % de W. Surtout dans la tranche d'âge 1-4 ans (61 % en 2017).
Actuellement en France, la vaccination contre le méningocoque B n'est indiquée que dans les populations à haut risque (immunodéprimés, cas groupés…) et le vaccin (Bexsero) n'est pas remboursé. « Le médecin a donc un devoir d'information envers les parents de l'existence de ce vaccin et des données d'efficacité et de tolérance actuellement publiées », a souligné la Dr Dommergues. 30 millions de doses ont déjà été distribuées dans le monde. Plusieurs pays l'ont introduit au calendrier vaccinal en population générale (Royaume-Uni, Italie, Irlande, Andorre, États-Unis…). Son efficacité en vie réelle a été démontrée, notamment au Québec, au Royaume-Uni et au Portugal. Les évènements indésirables les plus fréquents sont les réactions locales et la fièvre.
Il est recommandé de donner à l'enfant, à 2 et 4 mois, trois doses de paracétamol prophylactique (une dose juste après la vaccination, puis 4 à 6 heures après, puis encore 4 à 6 h après).
Dans le nouveau calendrier vaccinal 2019, le schéma de primovaccination avec le vaccin Bexsero a été simplifié chez le nourrisson de 3 à 5 mois (2 doses au lieu de 3, suivi d'un rappel entre 12 et 15 mois).
Communication du Dr Marie-Aliette Dommergues (Le Chesnay)
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