Ces propositions ont été établies sur la base d’une étude de la littérature et d’un questionnaire selon une méthode Delphi modifiée.
Comme pour la population générale, la vaccination contre le virus HPV doit être discutée chez les femmes ayant une maladie stable ou inactive.
Les patientes qui ont un lupus et/ou un syndrome des antiphospholipides et qui souhaitent planifier une grossesse doivent être stratifiées et traitées selon différents facteurs de risque en prenant en considération l’activité de la maladie (caractère actif ou non du lupus, antécédents d’atteinte rénale ou d’événement thrombotique), le profil sérologique (complément, C3/C4, anti-ADN, anti-SSA/SSB, antiphospholipides), l’hypertension et la prise de médicaments en insistant particulièrement sur l’hydroxychloroquine et les anti-agrégants plaquettaires. Les méthodes de contraception doivent être prescrites en fonction de l’activité de la maladie et du risque thrombotique.
Les méthodes de préservation de la fertilité, particulièrement l’utilisation des analogues de la GnRH doivent être discutées avant toute utilisation d’agents alkylants. Les méthodes de reproduction assistée semblent avoir une efficacité comparable à celle relevée dans la population générale et peuvent être utilisées avec une bonne sécurité si la maladie reste stable ou inactive. Les patientes avec antiphospholipides doivent recevoir un traitement anticoagulant adapté et/ou de l’aspirine à faibles doses. L’activité de la maladie, les marqueurs sérologiques et la fonction rénale doivent être surveillés régulièrement tout au long de la grossesse.
Comme une grossesse à risque
Le suivi fœtal doit être comparable à celui mis en œuvre dans les grossesses à haut risque, c’est-à-dire en incluant le Doppler, particulièrement après 24-28 semaines de gestation afin de dépister une insuffisance placentaire. L’échographie fœtale est indiquée si un trouble rythmique fœtal est suspecté, en particulier chez les patientes ayant des anticorps anti-SSA/SSB. L’hydroxychloroquine, les corticoïdes (par voie orale ou en bolus), l’azathioprine, la ciclosporine A, le tacrolimus et les immunoglobulines intraveineuses peuvent être utilisées pour prévenir ou traiter une poussée lupique durant la grossesse.
Chez les patientes ménopausées dont le lupus est stable ou inactif et qui n’ont pas d’anticorps antiphospholipides, en cas de troubles vasomoteurs sévères, un traitement hormonal substitutif peut être proposé.
Enfin, le dépistage des cancers doit être identique à celui fait dans la population générale avec une vigilance particulière pour les cancers du col de l’utérus en cas d’antécédent d’exposition aux immunosuppresseurs.
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