Forum des rumeurs
Parler de mensurations pour le pénis, c’est d’abord et le plus souvent évoquer sa longueur. Or, l’idée reçue selon laquelle les femmes préfèrent les longs est désormais battue en brèche. Pour l’anatomie sexuelle de son partenaire, c’est en fait le gabarit, le calibre, bref la grosseur qui fait bonus, voire tilt dans la fantasmagorie féminine : les femmes ne préfèrent pas les pénis longs mais les gros, les larges, à la turgescence pléthorique, qui vont exciter les terminaisons nerveuses du vagin en multipliant les points de pression. A l’inverse, les pénis longs peuvent surtout susciter des sensations douloureuses. Ils pourraient jouer les tue-l’amour.
Zapping épidémiologique
Une biologiste de l’Université de Californie, Shannon Leung, a soumis 41 femmes américaines à un choix crucial : elle les a confrontées à 33 pénis de sa fabrication, réalisés à partir d’une imprimante 3D, de couleur bleue et de tailles (longueur et circonférence) variables, leur demandant de faire leur choix. Les résultats, publiés dans la revue « Plos One » du 18 avril 2014, sont à double détente : la majorité des femmes ont opté pour des modèles larges dans un contexte de « coup d’un soir ».
En revanche, sollicitées sur leur préférence dans le contexte d’une relation durable, ces mêmes femmes ont jeté leur dévolu sur des pénis de longueur et de largeur moyennes. Preuve aurait ainsi été faite, selon la chercheuse, du distinguo féminin entre un pénis dispensateur de pur plaisir physique, modèle XXL en largeur, et le pénis du prince charmant, fantasme de la relation amoureuse, XXL en durée.
La plupart des études consacrées à l’attention féminine prêtée aux mensurations du pénis ne détaillent pas le long du large, le gros du grand. Ainsi, dans le Journal of Sexual Medicine du 8 octobre 2012, Stuart Brody montre que sur 160 femmes qui avaient atteint l’orgasme vaginal, 33,8% affirmaient préférer les plus « gros » pénis, 6,3% avouant leur préférence pour les membres virils plus « petits ». Mais au final, l’auteur soulignait que près de 60% des femmes de son échantillon assuraient ne pas accorder d’attention au critère de la taille.
Zoom de l’expert
« La question de la taille du pénis n’est pas évoquée en consultation par les femmes, constate tout d’abord le Dr Catherine Solano, sexologue, consultante à l’hôpital Cochin (Paris), alors qu’elle représente un vrai leit-motif, voire une idée fixe chez l’homme. Mais quand il évoque ses mensurations intimes, celui-ci se plaint d’avoir ce qu’on pourrait appeler un micro-pénis, sans évoquer particulièrement la largeur. De telles plaintes sont généralement infondées, l’anatomie dispensant de s’interroger sur la cinétique. Pour ma part, je n’ai pas observé un seul cas de micro-pénis dans ma pratique. On est face à du ressenti, avec des complexes qui sont alimentés par les films pornographiques, aux acteurs surdimensionnés par rapport à la normale. »
« De leur côté, les femmes ne se plaignent pas directement du calibre du pénis de leur partenaire, leur plainte s’orientera plutôt sur le fait qu’elles ne le sentent pas suffisamment. En fait, si les femmes éprouvent une préférence, c’est pour les hommes intelligents et qui ont du charme, pas pour des mensurations, qu’elles soient en large ou en long. »
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