La cryothérapie, pratique empirique, est très utilisée à l’heure actuelle dans les lésions aiguës des tissus mous (tissu musculaire ou tendineux) selon le protocole RICE ou GREC en français (Glace, Repos, Elévation, Compression). Elle demeure conseillée par environ 80 % des médecins pour les entorses aiguës.
Dans les lésions musculaires, malgré son efficacité perçue pour soulager immédiatement la douleur et limiter l’inflammation dans les premières heures qui suivent, les preuves scientifiques solides chez l’homme restent limitées quant à leur action sur la cicatrisation.
En revanche, depuis quelques années, la kaumathérapie (du grec « kauma » signifiant chaleur) fait l’objet d’études qui tendent à montrer son efficacité. Récemment, il a été mis en évidence que la kaumathérapie utilisée pendant l’immobilisation et la rééducation pourrait prévenir l’atrophie musculaire et les déficits de force lors du retour au sport. De plus, dans une étude pionnière chez l’homme (J Physiol 2025), elle a montré son potentiel pour réduire la douleur musculaire et améliorer la régénération musculaire post-blessure en diminuant les taux des marqueurs circulants des lésions musculaires (créatine kinase CK et myoglobine), contrairement à la cryothérapie.
L’effet bénéfique de la chaleur s’explique certainement par l’augmentation du flux sanguin et la vasodilatation provoquées par l’augmentation locale de température. En parallèle, il a été observé une augmentation des protéines de choc thermique HSP27 et 70 dans le groupe exposé au traitement chaud. Or bien que le rôle précis des protéines HSPs reste encore flou, la littérature indique qu’elles pourraient avoir un rôle clé dans la facilitation de la régénération du muscle squelettique. Des résultats prometteurs qui méritent d’être confirmés.
D’après la communication du Dr Sébastien Racinais (Montpellier) « La chaleur comme outil thérapeutique pour la cicatrisation musculaire », lors de la session « Lésions musculaires en médecine du sport »
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