L’ex-urgentiste bayonnais, qui a tenté de se suicider samedi 31 octobre, une semaine après sa condamnation à de la prison avec sursis pour avoir donné la mort à une patiente, « a ouvert les yeux » dimanche et son pronostic vital n’était plus engagé.
Nicolas Bonnemaison, hospitalisé à l’hôpital Haut-Lévêque de Pessac dépendant du CHU de Bordeaux, « répond à des ordres simples », a-t-on précisé de source médicale et dans son entourage. Lundi matin, l'établissement confirmait que son état de santé était stabilisé. « Le pronostic vital n’est plus engagé, il est sorti de la phase critique et un réveil progressif est en cours », précisait le CHU dans un communiqué.
Malgré ces signes « encourageants », il restait dimanche après-midi dans un état préoccupant et il était « trop tôt pour se prononcer sur d’éventuelles séquelles », neurologiques notamment, a-t-on souligné de mêmes sources.
Indignation et soutien de ses anciens collègues
Nicolas Bonnemaison avait été retrouvé inanimé dans son véhicule, sur la commune de Tosse (Landes), près de Dax, sur un chemin de terre en lisière de forêt, apparemment après avoir absorbé des médicaments et tenté de s’asphyxier par des gaz d’échappement détournés vers l’habitacle, selon le parquet de Dax.
À ses côtés dans la voiture, un texte avait été retrouvé, expliquant les raisons de son geste, dans lequel « il se disait en substance éprouvé et fatigué de la vie », notamment après les épreuves judiciaires qu’il a endurées ces quatre dernières années, a précisé une source judiciaire.
Dans un texte reçu par l’AFP, un collectif de soignants du Centre hospitalier de Bayonne, où le Dr Bonnemaison exerçait, a déploré qu’il ait été « jeté en pâture à la vindicte publique » et notamment « victime d’une organisation hospitalière défaillante, d’une loi hypocrite » sur la fin de vie et d’un « acharnement » judiciaire.
Dans une interview au « Quotidien », le Dr Frédéric Chaussoy a lancé un appel à la mobilisation de ses confrères contre, dit-il, la justice inhumaine de l’Ordre qui a « cassé » son confrère. Le médecin, témoin lors des deux procès du Dr Bonnemaison, avait lui-même été mis en cause après le décès de Vincent Humbert en 2003.
Article précédent
Procès Bonnemaison : 5 ans de prison avec sursis requis
Article suivant
Procès Bonnemaison : 2 ans de prison avec sursis pour l’ancien urgentiste
Affaire Bonnemaison : l’Ordre exprime un « sentiment de compassion sincère »
Nicolas Bonnemaison demande la révision de sa radiation de l’Ordre des médecins
Le médecin se défend d’avoir jamais voulu tuer
Nicolas Bonnemaison hospitalisé après une tentative de suicide
Procès Bonnemaison : 5 ans de prison avec sursis requis
Tentative de suicide de Nicolas Bonnemaison : le pronostic vital n’est plus engagé
Procès Bonnemaison : 2 ans de prison avec sursis pour l’ancien urgentiste
À la barre, des médecins belges prennent la défense du Dr Bonnemaison
Bonnemaison : l’appel à la révolte du Dr Frédéric Chaussoy
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes