Le gérontopôle de Toulouse est décidé à prendre une nouvelle dimension et à conforter sa place de chef de file national en matière de recherche sur le vieillissement. « Nous allons déposer le 15 décembre un dossier dans le cadre de l’appel d’offres pour la désignation des prochains instituts hospitalo-universitaires (IHU). Ensuite, la réponse sera donnée dans les 3 à 6 mois », indique le Pr Bruno Vellas, responsable du gérontopôle de Toulouse qui, dans le cadre de ce projet, compte travailler en réseau avec les gérontopôles de Paris, Nantes et Nice.
Un label du ministère de la santé
« À ce jour, le gérontopôle de Toulouse est le seul qui soit labellisé par le ministère de la santé. Les autres gérontopôles, dont nous avons toujours encouragé la création, ont été mis en place à l’initiative de conseils régionaux, départementaux ou, comme à Paris, à l’initiative de l’APHP. À Toulouse, nous sommes particulièrement centrés sur la clinique et la recherche tandis que d’autres gérontopôles sont davantage axés sur les aspects sociétaux et la prise en charge du vieillissement. Sur la thématique du vieillissement, nous rassemblons à Toulouse 3 centres Inserm et 600 personnes », indique le Pr Vellas.
En septembre dernier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a désigné le gérontopôle du CHU de Toulouse comme centre collaborateur pour la fragilité, la recherche clinique et la formation en gériatrie. Désormais, le prochain objectif est donc de devenir le premier IHU dans le domaine du vieillissement. C’est en 2010 qu’ont été lancés les 6 premiers IHU par les ministères de la recherche et de la santé. « Un IHU est un pôle d’excellence sur une thématique de recherche biomédicale, de soins, de formation et de transfert de technologies dans le domaine de la santé. Il rassemble les compétences de la recherche publique et de l’industrie, dans une logique de co-investissement public-privé et de collaboration étroite entre tous les acteurs », soulignent ces ministères.
Consolider la recherche
Un IHU a pour finalité de renforcer la compétitivité des industriels de la pharmacie, des biotechnologies et des technologies pour la santé, ainsi que les capacités de recherche de niveau mondial. « Il suppose une masse critique suffisante de moyens et de compétences (plus de 100 chercheurs, ingénieurs et enseignants-chercheurs publics et privés, plus de 200 personnels médicaux et paramédicaux) situés, de préférence, sur un même lieu », précisent les ministères.
« Devenir un IHU nous permettrait de nous renforcer sur la recherche fondamentale et, dans le cadre d’un travail en réseau avec les autres gérontopôles, d’allier la recherche clinique avec la recherche fondamentale et faire vraiment du translationnel », indique le Pr Vellas, en insistant sur la nécessité de transformer notre système de santé pour mieux faire face aux enjeux du vieillissement. « Pour l’OMS, vieillir en santé, cela ne veut pas dire ne pas être malade. À tous les âges de la vie, on peut être malade. Ce qui est crucial, c’est surtout de pouvoir vieillir en gardant ses fonctions. Notre système de santé est largement basé sur les pathologies et il montre ses limites avec le vieillissement de la population, le développement des maladies chroniques et l’explosion de la dépendance. Le défi des prochaines années sera de veiller à soigner pour permettre aux personnes de maintenir leurs fonctions », indique le Pr Vellas.
D’après un entretien avec le Pr Bruno Vellas, responsable du gérontopôle de Toulouse
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