DE NOTRE CORRESPONDANTE
C’EST AU MILIEU de l’après-midi du 13 mai qu’un individu aurait profité de l’arrivée d’un patient pour franchir l’entrée du cabinet du Dr Kossovsky, dont la porte est commandée par une gâche électrique. « Il m’a dit d’emblée, de façon pressante et volubile qu’il était en panne de médicaments, ancien toxicomane, qu’il avait un traitement de substitution au Skenan et que la pharmacie lui avait conseillé de s’adresser à moi pour avoir une ordonnance tout de suite », indique ce psychiatre au « Quotidien ». Rapidement, le Dr Kossovsky décide d’alerter la police, en composant le 17. Puis, calmement mais fermement, il aurait tenté de faire comprendre à son interlocuteur qu’il « n’accéderait pas à sa demande » mais que ce dernier pouvait demander des soins dans un service d’urgence. Le patient se serait alors mis en colère, aurait cassé un dossier de siège et assuré « qu’il ne sortirait pas sans ordonnance ». Yves Kossovsky qui se félicite aujourd’hui d’avoir suivi une formation à la gestion des situations de violence indique que l’intrus s’en serait également pris, verbalement, au patient du psychologue qui exerce dans le même cabinet, avant de revenir une nouvelle fois à la charge et de menacer de « casser le mobilier, de brûler ma bibliothèque, ébauchant le geste de mettre le feu à un livre avec un briquet ».
Urgence.
Face à l’urgence de la situation, le psychiatre renouvelle donc sa demande d’aide au 17, devant son agresseur, qui l’aurait de nouveau menacé de représailles avant de prendre la poudre d’escampette. Arrivée sur place, bien après le départ de l’intrus, la patrouille de police aurait expliqué n’avoir été prévenue que cinq minutes avant son arrivée chez le médecin. Elle lui aurait conseillé désormais d’appeler « le commissariat du 2e arrondissement plutôt que Police Secours », rapporte ce psychiatre. Fort heureusement, cette affaire n’aura pas eu de conséquence dramatique, ni pour ce médecin, ni pour les deux patients qui ont été, selon lui, témoins de la scène. Yves Kossovsky compte néanmoins déposer une « plainte contre X ». Dans un courrier adressé ce lundi 16 mai au procureur de la République, il fait observer, en outre, qu’une « intervention plus rapide des forces de l’ordre dans cette situation aurait été appréciable ».
Le Dr Kossovsky ajoute qu’il serait « utile de réfléchir à des protocoles visant à accroître la réactivité d’intervention des forces de l’ordre dans de telles situations ce qui permettrait d’assurer une meilleure protection des médecins ». Il se trouve qu’à la fin du mois de mars dernier, le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) avait annoncé la signature imminente d’un partenariat avec les ministères de l’Intérieur, de la Justice et de la Santé pour justement mettre en place des solutions en faveur de la protection et la sécurité des médecins. Cette annonce faisait suite à la publication des résultats 2010 de l’Observatoire de la sécurité des médecins, qui révélaient une hausse sans précédent du nombre « d’incidents » à l’égard des médecins.
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