De plus en plus d’applications santé

Le smartphone, trousse médicale du médecin

Publié le 14/02/2011
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TOUT sur mon smartphone… Le téléphone mobile connecté à Internet séduit de plus en plus les médecins : 36 % déclarent en posséder un et, pour les trois-quarts, il s’agit de l’iPhone d’Apple. Gilles Sonou, de Mobile Health, pense qu’aujourd’hui 40 % des médecins ont un iPhone, cette proportion atteignant 60 % dans certaines spécialités comme l’anesthésie-réanimation. Si le premier usage reste la voix, les généralistes s’en servent d’abord pour se connecter à Internet (63 %) puis pour trouver les coordonnées d’un confrère (61 %), accéder à leur messagerie électronique (58 %), s’orienter avec le GPS (53 %), gérer leur emploi du temps (52 %). Les spécialistes sont plus accros aux mails (74 %) et à Internet (71%). Ces chiffres, cités lors d’une réunion Mobile et santé organisée par la société Interaction Healthcare révèlent un taux d’équipement encourageant pour développer des applications. En deux ans, les vitrines de Appstore médicale de l’iPhone se sont bien garnies : 220 applications en français à la rubrique « Médecine » (recensées sur monappstore.com). L’Android Market (http://market.android.com) propose pour sa part environ 300 applications médicales, mais toutes en anglais pour le moment. Toutes boutiques en ligne confondues, 17 000 applications de m-santé sont disponibles.

Une trousse bien remplie.

Que trouve-t-on dans ses boutiques en ligne ?

• Des banques de données de médicaments. Vidal et la Banque Claude Bernard ne s’y sont pas trompés.

Le Vidal à 29,90 euros a été téléchargé 13 000 fois (au 3 février), une version Blackberry sort à la fin du mois et Android est à l’étude. L’application gratuite de BCB est téléchargée 400 fois par semaine et la BCB sur iPhone est utilisée par 2 750 médecins, abonnés (c’est gratuit pour eux) ou non. On note la présence d’un dictionnaire d’angiologie (1,59 euro), également disponible sur iPad, et d’un atlas de radiologie (MonsterAnatomy, 6,99 euros).

• Des scores et des calculateurs médicaux. Les applications autrefois dévolues aux PDA ont aujourd’hui des versions smartphone. Le calculateur médical MedCalc du Dr Matthias Tschopp est proposé en version gratuite ou professionnelle (5,99 euros avec base de données patients). Plusieurs laboratoires pharmaceutiques offrent des outils gratuits (Dr Mobile, Hemotouch, biothérapie de Pfizer), des scores en cardiologie (Meda Cardia de Meda Pharma), en rhumato (Abbott), etc. Le Bataillon des marins-pompiers de Marseille a lancé les scores BMPM (six scores d’urgence, 1,59 euro) et les protocoles SMUR BMP (7,99 euros). La société Alkeo, fondée il y a 18 mois autour des applications mobiles, a développé Vaccin, un calendrier vaccinal, IDE protocoles (9,99 euros) et Doc protocoles, dont on peut acheter des morceaux à la carte (18 000 téléchargements), ainsi qu’Honoraires, pour aider les médecins à calculer leurs honoraires et leurs indemnités kilométriques en toutes circonstances. L’IMC Calc séduit aussi bien le grand public (10 000 exemplaires diffusés) que les professionnels de santé (version Pro à 2,99 euros). L’écran de l’iPhone sert aussi à faire passer des tests de vision ou des tests de couleurs. Ou s’associe à des dispositifs médicaux mobiles (le tensiomètre électronique de Withing, par exemple), le smartphone servant d’écran et de recueil des données transférées sur un site Internet.

• Les programmes des congrès. La Société nationale française de gastro-entérologie (SNFGE) a joué les pionnières avec Gastromobile (conférences Live, thesaurus, référentiels...). Mais en 2010, le congrès de la médecine générale, les journées pratiques Respiration Sommeil, les Journées francophones d’hépato-gastroentérologie et d’oncologie, le Congrès des internes en psychiatrie, le Congrès des internes de médecine générale, le Congrès français d’urologie, celui de la Société française de pathologie, celui de la SFAR (société française d’anesthésie-réanimation) ont tous eu une appli iPhone avec préprogramme et résumés des conférences, etc. Avantage : on peut télécharger au fil des stands ou au cours de sessions, textes des conférences, applications et documents des partenaires. Responsable du congrès de la SFAR, qui a réuni 7 000 personnes, le Pr Alexandre Mignon, anesthésiste-réanimateur à l’hôpital Cochin/Saint-Vincent-de-Paul, compte faire exister la communauté « Ma sfar mobile » 365 jours par an. Il imagine déjà un congrès 2011 sur tablette iPad, où tous les congressistes seraient connectés en Wi-Fi, mais cela suppose un débit de connexion pas encore disponible dans les salles de congrès. « Notre objectif, c’est d’aller vers le zéro papier. » Les syndicats médicaux ne sont pas en reste.

Pour le grand public

Nombre d’« app » santé sont destinées au grand public. MedIce, des fiches secours à 0,79 euro, ont été achetées plus de 10 000 fois. En tête du hit-parade, l’application « Arrêt cardiaque » de l’association RMC/BFM, qui permet de géolocaliser le défibrillateur le plus proche et en donne le mode d’emploi, a été téléchargée 150 000 fois en quelques semaines. L’iPhone se fait complice du quotidien du patient, l’aidant à s’endormir tout en permettant au médecin de suivre ronflements et apnée du sommeil (iSommeil, gratuit) ou contribuant à éviter l’oubli de contraceptif (iPilule). Vidal teste actuellement un pilulier sur smartphone à destination des seniors, souvent plus technophiles qu’on ne le croit.

 MARIE-FRANÇOISE DE PANGE

Source : Le Quotidien du Médecin: 8906