Une étude dans six pays Européens

Les violences passées ont un impact sur le mode de délivrance

Publié le 22/10/2012
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L’EXPÉRIENCE antérieure d’une violence psychologique, physique ou sexuelle est susceptible, chez une femme enceinte, d’augmenter la probabilité de la peur de l’accouchement et ainsi de retentir sur mode de délivrance.

L’étude Bidens (Belgique, Islande, Danemark, Estonie, Norvège et Suède) a été menée pour évaluer la relation entre violence et accouchement par césarienne chez les femmes primipares et multipares. 6 846 femmes de six pays européens qui avaient signalé une histoire de violence dans un questionnaire rempli au cours de la grossesse, ont été suivies jusqu’à l’accouchement et incluses dans l’étude. Le critère principal était le mode d’accouchement chez toutes les femmes, et séparément dans les groupes de femmes primipares et multipares.

Une analyse des différents types de violence a été réalisée. Aucune association significative entre la violence quel que soit son type, et le mode d’accouchement n’a été mise en évidence chez les femmes primipares et multipares.

En revanche, chez les femmes primipares, une violence vécue après l’âge de 18 ans était significativement associé à un accouchement par césarienne (OR 1,27 (1,02-1,59)). En limitant l’analyse aux césariennes réalisées à la demande maternelle, ce risque augmentait : OR = 2,75 (1,43-5,28). La plus forte association a été mise en évidence lorsque les femmes primipares ont été victimes d’un abus sexuel à l’âge adulte OR 1,58 (1,13-2,22) et, en limitant l’analyse aux césariennes réalisées à la demande maternelle, l’OR était 3,83 (1,61-9,11). Au total, la violence subie à l’âge adulte, notamment la violence sexuelle, augmente le risque de donner naissance par césarienne chez les femmes primipares, particulièrement en augmentant la demande de césarienne par ces femmes.

Communication de Mirjam Lukasse (Norvège). Abstract 0407.

 Dr MICHELINE FOURCADE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9178