Traitement médical des fibromes utérins

Un contrôle rapide par voie orale

Publié le 22/10/2012
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L’ACÉTATE D’ULIPRISTAL est un modulateur sélectif des récepteurs de la progestérone, actif par voie orale dont l’efficacité a été rapportée dans deux études cliniques de phase III publiées en février 2012 dans le New England Journal of Medicine : PEARL I (1) et PEARL II (2). Ces études ont été menées chez des patientes âgées de 18 à 50 ans souffrant de fibromes symptomatiques avec d’importants saignements menstruels et une anémie par carence en fer, qui étaient éligibles pour une intervention chirurgicale.

PEARL I est une étude contrôlée versus placebo menée chez 242 patientes, randomisées pour recevoir soit l’ulipristal aux doses de 5 ou 10 mg une fois par jour soit un placebo pendant 3 mois. Toutes ont été suivies 6 mois après l’arrêt du traitement. Les résultats montrent que l’ulipristal a contrôlé les saignements chez plus de 90 % des patientes, contre 19 % avec le placebo (p ‹ 0,001) au terme de 13 semaines de traitement. Les taux d’aménorrhées (celle-ci survenant au bout de 10 jours chez la majorité des femmes) se sont élevés respectivement à 73 %, 82 % et 6 % dans les groupes ulipristal 5 mg, 10 mg, et placebo. Dans ces groupes, les modifications moyennes de volume total des fibromes étaient respectivement de - 21 %, - 12 % et + 3 % (p = 0,002 ulipristal 5 mg versus placebo, et p = 0,006 ulipristal 10 mg versus placebo). Le taux d’effets secondaires les plus fréquents (céphalées, tension mammaire) ne différait pas entre les trois groupes.

Dans la seconde étude, PEARL II, l’acétate d’ulipristal a été comparé à un agoniste de la GnRH (l’acétate de leuprolide) injectable, avec pour objectif la non-infériorité. 307 patientes ont été randomisées en double aveugle et double placebo. Les saignements utérins ont été contrôlés chez respectivement 90 et 98 % des patientes recevant respectivement 5 mg et 10 mg d’acétate d’ulipristal et parmi 89 % de celles qui recevaient l’acétate de leuprolide. Le temps moyen d’apparition d’une aménorrhée était significativement plus court chez les patientes sous ulipristal : 7 jours chez les patients recevant de 5 mg et 5 jours pour celles qui recevaient 10 mg, contre 21 jours chez les femmes sous acétate de leuprolide.

Tous les traitements ont réduit les trois fibromes les plus volumineux avec, au bout de 13 semaines, des réductions moyennes de 36 et 42 % dans les groupes recevant respectivement 5 et 10 mg d’acétate d’ulipristal et de 53 % dans le groupe acétate de leuprolide. Chez les patientes n’ayant pas subi d’intervention chirurgicale, l’acétate d’uriprastal a démontré un effet plus durable sur la réduction du volume des fibromes au bout de 6 mois comparativement à l’acétate de leuprolide. L’acétate d’ulipristal a obtenu une AMM européenne en février 2012 dans le traitement préopératoire des symptômes modérés à sévères des fibromes utérins chez la femme en âge de procréer.

› Dr MICHELINE FOURCADE

D’après une conférence de presse organisée par le laboratoire Gédéon Richter avec la participation des Pr David Barlow (Royaume Uni), Philippe Bouchard (France), Jacques Donnez (Belgique)

(1) Donnez J et coll Ulipristal Acetate versus Placebo for fibroid treatment before surgery. NEJM 2012;366;5:409-20.

(2) Donnez J et Coll. Ulipristal acétate versus leuprolide for uterine fibroids. NEJM 2012;366:421-32.


Source : Le Quotidien du Médecin: 9178