À Avoine, près de Chinon (Indre-et-Loire), se dresse au cœur de la commune la maison de santé pluriprofessionnelle du Véron, bassin de vie de 10 000 habitants. Ouverte en 2010, elle regroupe une trentaine de professionnels de santé dont sept médecins généralistes et trois internes.
Sa particularité ? Outre l’accueil et la prise en charge des patients pour des consultations programmées, la structure a fait de la prise en charge des soins non programmés (SNP) la priorité de son projet de santé. « Au départ, chaque médecin laissait des plages horaires spécifiques pour gérer ces demandes non programmées », raconte le Dr Laurent Bréchat, généraliste impliqué depuis l'origine. Rapidement, ce système se heurte à des difficultés (gestion des flux de patients, respect les créneaux bloqués, etc.) et la lisibilité se révèle « médiocre » pour les patients. « Ils avaient du mal à comprendre que la consultation effectuée dans le cabinet habituel état dédiée uniquement aux demandes de soins non programmés et non pas pour assurer un suivi comme le renouvellement d’ordonnance », témoigne le généraliste.
25 à 40 patients par jour en plus des rendez-vous habituels
L’équipe a cherché à faire évoluer le dispositif et abouti au concept d’unité de soins non programmés. La MSP a revu totalement son aménagement. Un lieu est dédié à ces soins non programmés avec un parcours identifié : une salle d’attente et deux box de consultation différents des cabinets des médecins.
Au secrétariat, maillon essentiel, la régulation est renforcée autour d'un schéma simple. En cas de demande inopinée, la secrétaire fait venir le patient sur des plages horaires larges où un médecin de l’équipe assure exclusivement ces consultations (selon un roulement programmé en amont). « En général, elles ont lieu le matin, entre 8H et 13H, même s’il peut y avoir quelques appels de parents inquiets à la sortie des classes par exemple. S’il y a un problème plus complexe, la secrétaire propose un rendez-vous avec le médecin traitant » explique le Dr Bréchat.
Hors période épidémique, cette unité gère 25 à 40 patients par jour (en plus des rendez-vous habituels). En période épidémique, la MSP a pu traiter 100 demandes de SNP par jour. « Cela nous permet d’absorber en cas de pic épidémique » avance le médecin.
Le Dr Bréchat est persuadé que ce mode de fonctionnement a de l'avenir (au sein des MSP ou cabinets de groupe). « L’idée est de passer d’une pratique individuelle de gestion de sa patientèle à une véritable organisation collective qui puisse répondre aux attentes des patients et aux contraintes des professionnels ».
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