Cotations « archaïques », trop de médecins-conseils, hospitalocentrisme : les remontrances de l'IGAS

Publié le 09/07/2018
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Crédit photo : DR

La Nouvelle-Calédonie a besoin d’une « réforme globale et profonde » de son système de santé.

Ce constat est celui de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS), qui a rendu en juin un rapport très critique sur l'organisation, la gouvernance, le pilotage et la régulation du système de protection sociale et de santé de l'île.

Depuis 1999, la loi portant sur le statut de la Nouvelle-Calédonie lui attribue des compétences propres en matière de protection sociale et de santé. Le point noir du système calédonien, c’est la CAFAT, la caisse de protection sociale de Nouvelle-Calédonie, qui pilote le régime unifié d’assurance maladie maternité (RUAMM). Elle accuse une dette cumulée de 23,7 milliards de francs pacifique (FCFP), soit 197,5 millions d’euros et un déficit estimé pour 2018 de 9,9 milliards de FCFP (82,5 millions d’euros). Vision stratégique de la protection sociale et de la santé « incomplète et peu porteuse de décisions », « absence d'objectif annuel de dépenses d'assurance-maladie », fonctionnement « trop dépendant du comportement des dirigeants », dispositif de cotation des actes médicaux « archaïque », effectif de 50 équivalents temps plein, dont 13 médecins-conseils, « soit le double de l’effectif cible du régime général métropolitain pour un territoire de population comparable »…  L'état des lieux sur la caisse locale est sévère. 

Les experts font 35 recommandations. Ils suggèrent notamment la création d’une « autorité indépendante de régulation » du système de santé pour assurer les missions suivantes : octroi des autorisations sanitaires, allocation des ressources, tarifications et fixation des prix, conventionnement avec les professions de santé, etc.. 

Viennent ensuite des mesures techniques comme l’élaboration d’un objectif calédonien d’évolution des dépenses maladies et la mise en place d’un système d’information unique en protection sociale et en santé. Ce qui suppose de doter chaque Calédonien d’un numéro unique d’identification.

Hospitalocentrisme

Concernant l'offre de soins, l'IGAS estime que les moyens en télémédecine, en téléconsultation et en santé numérique « mériteraient d’être développés », au regard du très grand éloignement de la Nouvelle-Calédonie, sa forte ruralité et sa concentration démographique sur le grand Nouméa.

La qualité des soins hospitaliers est au rendez-vous, mais l'offre reste à « adapter ». Établissement de référence de Nouméa, l'hôpital Gaston-Bourret (CHGB) doit aller d’une « position hospitalo-centrée »  vers une prise en charge plus ouverte et coordonnée du patient. La « redondance d’examens » et les « prolongements des séjours » sont qui plus est « souvent générateurs de surcoûts ». Le pilotage et le fonctionnement de l'hôpital doivent enfin être revus « en profondeur».

 

 

 

 

 

 

 


Source : Le Quotidien du médecin: 9680