Les paysages de rêve de la Nouvelle-Calédonie ne suffisent pas à séduire sur le long terme les jeunes médecins (voir repères), qui se font rares.
Malgré une récente modernisation des services hospitaliers publics et un équipement médical équivalent à celui de la métropole, les établissements manquent de réanimateurs et d'urgentistes.
En ville, une installation est souvent conditionnée à un rachat de clientèle. L'instabilité politique (un référendum sur l'indépendance a lieu en novembre) entre également en ligne de compte. « Il n'y a pas de mélange entre les Kanak et les métropolitains, ça ne facilite pas les échanges et l'ouverture culturelle », se souvient le Dr Farid Bekara, chirurgien platicien de 33 ans du CHU de Montpellier, qui a passé un semestre de son internat à Nouméa, il y a huit ans. Le spécialiste se souvient « d'excellente conditions de travail » à l'hôpital mais « le poids de la ségrégation » joue selon lui sur les choix professionnels. Un « sentiment d'incompréhension culturelle majeure » a également été rapporté aux oreilles de Jean-Baptiste Bonnet, qui représente les internes de l'ISNI, par des jeunes médecins un peu désabusés de leur expérience sur le Caillou.
L'insularité et l'isolement de ce territoire située à 16 000 km et à 24 heures de vol de l'Hexagone peuvent aussi constituer un repoussoir à l'installation permanente. « Les jeunes médecins auront plutôt tendance à aller en Nouvelle-Calédonie pour expérimenter un style de vie pendant un an tout en continuant leur activité », analyse le Dr Emanuel Loeb, président du syndicat des chefs de clinique (ISNCCA). Passionnante car variée, la pratique médicale n'en est pas moins difficile face à nombre de patients en situation précaire.
Dernier frein, et non des moindres : l'absence d'université de médecine sur place et, par extension, d'un vivier médical local.
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