Avec 35 députés (dont trois médecins) qui l’ont quitté depuis juin 2017, le groupe LaREM ne détient plus la majorité absolue à l’Assemblée. Mais le macronisme la conserve avec ses alliés centristes des groupes MODEM, UDI et AGIR. Et si le député Pierre Person, numéro 2 de laREM, a claqué la porte du mouvement en septembre, le qualifiant d’ « exsangue », de « BDE d’école de commerce » et d’ « astre mort, sans joie », ce n’est pas le président de la République qui s’en désole. « On va pouvoir tourner la page », aurait-il même confié à l’un de ses visiteurs. La perspective d’une maison commune de la majorité, un nouveau « nouveau monde » en somme, semble désormais à l’ordre du jour de l’Élysée. C’est dans cette optique que le nouveau patron des députés LaREM, l’ex-ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, vient de lancer l’idée d’un inter-groupe qui fédérerait les soutiens macronistes en respectant leur diversité.
« C’est la bonne voie, estime le Dr Cyrille Isaac-Sibille, élu MoDem dans le Rhône avec le soutien de LaREM. L’intergroupe nous permettrait de mieux travailler ensemble en apaisant les rivalités qui surviennent comme dans toutes les familles entre les divers groupes de la majorité. »
OPA et chants des sirènes.
Ces rivalités ont parfois tendu les relations au sein de la majorité, les centristes accusant les marcheurs de prendre toute la place et les marcheurs reprochant aux centristes de mener depuis l’été une OPA pour recruter des députés LaREM. Si plusieurs députés médecins nous ont confirmé qu’ils avaient bien entendu le chant des sirènes du parti de François Bayrou, le Dr Isaac-Sibille proteste : «Nous ne sommes pas venus les chercher, ce sont eux qui sont venus chez nous, en proie à des troubles existentiels au sein d’un mouvement qui connaît une crise d’adolescence et des tiraillements liés à ses diversités. Ils ont trouvé chez nous des racines, une maturité, une stabilité qui leur faisait défaut. »
Il n’y aurait donc pas (ou plus) de manœuvres organisées pour débaucher des alliés. Les macronistes se revendiquent loyaux et surtout en phase le président. « Il est notre ciment, il nous écoute, il prend en compte nos messages », se félicite l'ORL de Ste Foy-Lès-Lyon qui, dans l’agitation actuelle, se déclare « un député médecin heureux. » Un état de béatitude parlementaire que n’affichent pas vraiment ses douze confrères et collègues.
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