Le Généraliste. En juin 2015 vous avez rendu un rapport sur la PDSA, est-ce que, neuf mois, après la situation a déjà évolué sur le sujet ?
Jean-Pierre Door. Aujourd’hui, dans les territoires ruraux et les zones montagneuses, il y a des difficultés. Du côté de l’information et de la communication également, ça pêche un peu. Actuellement, quelqu’un qui a un problème appelle l’hôpital. Il faut donc absolument qu’il y ait une communication qui soit faite sur tous les territoires par les ARS de façon à ce qu’il y ait un appel préférentiel vers les maisons médicales de garde ou vers la régulation médicale libérale. Le numéro de téléphone unique a été pris en compte dans la loi de santé. Dans les territoires semi-ruraux et semi-montagneux, il faut aussi étudier la possibilité de rapprocher la sectorisation des pharmaciens de celles des médecins, trouver une concordance. Après, globalement, sur la PDSA, les médecins remplissent leur rôle même s’il y a un problème de volontariat.
Le rapport évoque effectivement des solutions quant à l’effritement du volontariat.
Est-ce que les choses avancent suffisamment aujourd’hui dans ce domaine ?
J.-P. D. Nous avons évoqué la possibilité d’incorporer les médecins retraités qui souhaiteraient avoir une activité supplémentaire et, également, les internes en stages pour augmenter les effectifs. La satisfaction, aujourd’hui, c’est de voir qu’il y a des associations de médecine libérale dans les départements qui fonctionnent bien, en Pays de la Loire par exemple. C’est un exemple que l’on doit soutenir et adapter ailleurs. Les soutiens financiers par l’ARS semblent tout à fait satisfaisants mais on a constaté quelques défauts dans certains territoires où il y avait une réduction sinon un abandon de financement de certains secteurs de PDSA. Ainsi, dans le Sud-Ouest, il y avait une association qui fonctionnait et elle a eu des difficultés avec le financement de l’ARS. Donc, il ne faut pas non plus couper l’herbe sous le pied des associations.
Le rapport a exclu la possibilité de revenir à la coercition. Pourquoi ?
J.-P. D. Je n’ai pas souhaité qu’on remette l’obligation dans le texte et la ministre n’a pas posé cette condition non plus. On est donc resté dans le cadre du volontariat, en rappelant quand même que ça fait partie du métier. Si les choses continuent à se détériorer dans les années à venir, il faudra bien avoir d’autres pistes de réflexions.
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