Coordonnées d'un service d'aide aux patients, présentation des ressources liées au handicap, informations sur un centre de référence… Les médecins ont en permanence besoin d'informations pratiques. C'est pour les aider à gagner un temps précieux que l'URPS ML Hauts-de-France a financé un service inédit.
Depuis plusieurs années déjà, l'Union emploie quatre « attachés d'informations ». Sami Yacoub est le coordinateur de cette équipe qui rend visite aux médecins volontaires. « Les missions sont choisies avec l'ARS pour aborder un thème comme l'antibiorésistance, sensibiliser les médecins à tel problème de santé publique ou pour les informer sur des services de proximité comme le service d'aide aux patients atteints de maladie de Parkinson ou de SEP », précise-t-il.
Le contenu de chaque mission est élaboré avec le médecin élu de l'URPS, responsable du pôle prévention, promotion de la santé et éducation thérapeutique. Ces missi dominici sont formés par un professionnel référent – infectiologue, neurologue, etc. « C'est une journée complète avec le médecin référent pour l'antibiorésistance, sans compter la séance de training », illustre Sami Yacoub. Une fois la formation achevée, chaque attaché d'information peut prendre rendez-vous avec les médecins libéraux volontaires du secteur pour un échange sur leur lieu d'exercice.
Comment se déroule la visite ? Sur l'antibiorésistance par exemple, l'attaché expose l'impact national et régional à la lumière de données épidémiologiques. Il cherche aussi à savoir comment le praticien aborde ce sujet avec ses patients. « Nous présentons des outils concrets comme le site Antibioclic, qui permet de s'assurer de la bonne prescription, ou le centre d'infectiologie des Hauts-de-France qui permet d'accéder à un infectiologue au téléphone pour des questions plus poussées », explique le coordinateur. « L'attaché est là pour apporter une information, cadre le Dr Vincent Couvreur, élu URPS, président de la commission prévention, promotion de la santé et éducation thérapeutique. S'il y a des questions scientifiques pointues, on les adresse à nos élus ou à des médecins référents ». La durée de la visite est variable – de 20 minutes jusqu'à une heure.
Pas de flicage
Cette action se veut indépendante de l’industrie pharmaceutique et dissociée des délégués de l’Assurance-maladie. Selon l'URPS ML, chaque assistant rencontre en moyenne 600 médecins par an. Globalement, 20 % des praticiens sollicités refusent ces visites, notamment par manque de temps. Un rapport de contact permet de remonter les remarques qualitatives des médecins accompagnés. Pour le Dr Couvreur, l'objectif est que « le médecin ait accès à toutes les ressources du secteur pour une meilleure prise en charge du patient ». « On n'est pas là pour faire du flicage », affirme le généraliste à Masnières (Nord).
Généraliste depuis 34 ans à Thiescourt (Oise), le Dr Jean-Pierre Vaucher accueille avec bienveillance cette initiative de l'URPS ML. Si bien qu'il a reçu déjà trois fois la visite de l'attaché d'information. Le dernier rendez-vous portait sur les violences conjugales. « C'est un problème de société auquel je suis confronté dans mon exercice. J'ai un annuaire, des outils et l'assistant d'information m'aide à mettre à jour les modalités d'aide et d'écoute de ces personnes », témoigne le médecin. Installé seul dans son cabinet, le Dr Vaucher estime que cette visite permet aussi de rompre l'isolement professionnel, qui s'est aggravé depuis la crise sanitaire. « J'encourage ce type d'initiatives, avance-t-il, à condition que cela ne soit pas trop chronophage ».
Article précédent
En région toulousaine, généralistes et psychiatres main dans la main pour la santé mentale
Article suivant
Sur l'île de Beauté, la télédermatologie bien dans sa peau
En Bourgogne-Franche-Comté, une appli pour mieux gérer les crises sanitaires
En Nouvelle-Aquitaine, une plateforme de télémédecine conçue par et pour les libéraux
En région toulousaine, généralistes et psychiatres main dans la main pour la santé mentale
Dans les Hauts-de-France, des attachés d'information pour parler à l'oreille des médecins
Sur l'île de Beauté, la télédermatologie bien dans sa peau
En Centre-Val de Loire, l'exercice coordonné à grande échelle
Dans le Grand Est, une alternative libérale aux urgences
En Auvergne-Rhône-Alpes, le carnet de vaccination électronique cartonne
En PACA, l'entraide confraternelle quand rien ne va plus
En Bretagne, la coordination renforcée pour réussir le virage ambulatoire
En Ile-de-France, aides à l'installation et soutien immobilier pour porter les cabinets de groupe
En Pays de la Loire, la cotation d'actes techniques devient un jeu d'enfants pour les généralistes
En Normandie, le Médicobus roule contre le désert médical
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique