L'anesthésiste belge Helga Wauters poursuivie pour un accouchement fatal qu'elle avait pratiqué, sous l'emprise de l'alcool, en septembre 2014 à la maternité d'Orthez (Pyrénées-Atlantiques), a été condamnée ce jeudi par le tribunal correctionnel de Pau à trois ans de prison ferme et à l'interdiction définitive d'exercer la médecine.
Le jugement du tribunal correctionnel de Pau est conforme aux réquisitions du parquet lors de l'audience début octobre et a été prononcé en l'absence de l'anesthésiste Helga Wauters, qui avait comparu libre.
Une « décision exceptionnelle »
Le tribunal a aussi condamné l'anesthésiste à verser 1,4 million d'euros de dommages et intérêts aux proches de Xynthia Hawke.
« C’est la première fois que la justice, pour un médecin responsable d'un homicide involontaire, va jusqu'au maximum de la peine prévue, trois ans de prison ferme, et également jusqu'à l'interdiction d'exercer », a déclaré à la presse l'avocat de la famille, Philippe Courtois, saluant une « décision exceptionnelle ».
Une série d'erreurs médicales
La médecin belge était poursuivie pour une série d'erreurs médicales alors qu'elle intervenait, le 26 septembre 2014, sous l'emprise de l'alcool, sur l'accouchement sous césarienne de Xynthia Hawke. La jeune femme était décédée quatre jours plus tard des suites d'un défaut d'oxygène, sans avoir vu son bébé, indemne.
D'après l'enquête, la médecin, en poste depuis une dizaine de jours, avait intubé les voies digestives, au lieu des respiratoires, sans s'en apercevoir. Puis elle avait utilisé un ballon manuel au lieu du respirateur du bloc, qu'elle ne savait pas faire fonctionner, selon des témoins. « Un carnage », selon la procureure à l'audience.
« Je reconnais aujourd'hui que mon addiction était incompatible avec ma profession », « je regretterai ce décès toute ma vie », avait déclaré en octobre l'anesthésiste belge de 51 ans, au premier jour de son procès.
« Ce que fait le député Garot, c’est du sabotage ! » : la nouvelle présidente de Médecins pour demain à l’offensive
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences