L’HÉPATOTOXICITÉ du paracétamol est largement évoquée aujourd’hui. En témoigne le nombre de pages google qui lui sont consacrées. Cette toxicité est effectivement bien connue en cas de surdosage. Elle se manifeste après l’absorption unique de doses très importantes de paracétamol, mais également en cas de prises répétées de doses excessives. Ainsi, dans une étude publiée en 2 011 dans le British journal of clinical pharmacology sur 663 patients hospitalisés pour des lésions hépatiques graves liées à la prise de paracétamol, les trois quarts d’entre eux avaient absorbé une dose massive (dans un but suicidaire pour la plupart). Quant aux autres patients, ils avaient seulement ingéré des quantités supérieures aux doses thérapeutiques de façon répétée durant les 7 jours précédents, principalement pour soulager des douleurs. Il reste que, dans le cadre d’une utilisation normale, l’hépatotoxicité du paracétamol est exceptionnelle.
Le risque d’hypertension artérielle (HTA) lié au paracétamol est en revanche moins connu. Il est pourtant attesté par plusieurs études, notamment par l’étude nord américaine NHS II menée chez 80 000 infirmières âgées de 30 à 55 ans, dans laquelle les femmes qui prenaient du paracétamol trois semaines par mois pendant plusieurs mois avaient un risque d’HTA multiplié par deux par rapport à celles qui n’en prenaient pas (une majoration de ce risque d’HTA, de 1,86, a également été constatée avec les AINS). Ce risque d’HTA impose une surveillance de la tension artérielle chez les patients traités au long cours et une utilisation prudente du paracétamol chez les hypertendus. Le rapport bénéfice/risque doit donc être évalué, comme pour tout médicament, en prenant en compte que le paracétamol est un médicament efficace, positionné en première ligne dans toutes les recommandations internationales.
D’après la communication du Pr Philippe Bertin (Limoges)
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