Congrès SFETD à Lille : La douleur de l’enfant

Mieux soigner au quotidien

Publié le 12/12/2012
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La prise en charge la douleur de l’enfant est une réalité quotidienne en médecine générale. D’après un rapport du ministère de la santé en 2007, 17,8 % des prescriptions des médecins généralistes pour des enfants sont des prescriptions d’antalgiques. Cette prise en charge a été pourtant très peu étudiée. Dans une démarche d’amélioration des pratiques, une enquête a été menée en mai 2011 dans 33 cantons de Saône et Loire pour déterminer les connaissances des médecins généralistes sur la douleur de l’enfant et son traitement. Quarante-huit médecins généralistes sur 215 contactés ont accepté d’y participer : 67 % d’hommes, 33 % de femmes, d’âge moyen 51 ans, effectuant en moyenne cinq consultations par jour. Seuls 35 % de ces médecins connaissent les outils d’évaluation de la douleur chez l’enfant, 10 % disent les utiliser mais rarement. La grande majorité de ces médecins (90 %) prescrivent de l’Emla (à la demande des parents dans 23 % des cas) pour la vaccination (74 %), pour les prises de sang (41 %) pour l’ablation de molluscum contagiosum (20 %) et les actes de petite chirurgie. Une proportion importante de médecins généralistes (77 %) prescrit du paracétamol par voie rectale, pourtant non recommandé, à la demande des parents dans 12 % des cas. La moitié d’entre eux redoute les effets secondaires des AINS, pour une possible association avec une varicelle (41 %), une insuffisance rénale (26 %) chez les allergiques (18 %) et en cas d’infection (11 %). Un tiers de ces médecins généralistes prescrivent de l’aspirine a visée antalgique, essentiellement dans les douleurs rhumatologiques et les douleurs fébriles. Seuls 30 % prévoient un antalgique de recours si nécessaire. Enfin, 28 % des médecins généralistes connaissent au moins une méthode non pharmacologique de traitement de la douleur.

En tête des pathologies douloureuses de l’enfant vues en médecine générale : les infections ORL (90 % des cas). Viennent ensuite les douleurs traumatiques (73 %) les douleurs abdominales (50 %) et les céphalées et migraines (19 %).

Un tiers des médecins généralistes déclarent s’être sentis dépassés par certaines douleurs : des gingivostomatites herpétiques, des situations d’urgence, des douleurs postopératoires et des céphalées.

Quarante pour cent des médecins généralistes interrogés dans cette enquête estiment leur formation sur la prise en charge de la douleur de l’enfant insuffisante et 80 % sont intéressés par une formation sur ce sujet.

D’après un poster de A. Gallo et B. Tourniaire (Paris)

 Dr Hélène Collignon
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Source : Le Quotidien du Médecin: 9205