Une étude a évalué l’impact du niveau tensionnel et des taux de LDL-cholestérol sur le risque cardiovasculaire (RCV) au cours de la vie (1). « Les bénéfices s’accumulent avec le temps et de petites différences des taux de LDL-C et des valeurs de pression artérielle systolique peuvent avoir un effet important à l’échelle de la vie entière », a souligné le Pr Brian Ference lors de la présentation des résultats. Il était bien sûr difficilement envisageable de réaliser une étude clinique sur une vaste cohorte suivie pendant plusieurs décennies. Aussi, l’équipe du Pr Ference s’est-elle fondée sur une approche génétique, à partir des données de plus de 430 000 sujets inclus dans l’étude UK Biobank.
Les auteurs ont randomisé les patients en quatre groupes, dont les âges étaient comparables (65 ans en moyenne), ainsi que le poids, le rapport taille/hanche ou encore le statut tabagique : un bras de référence, un groupe avec un LDL-C plus bas, un autre avec une pression artérielle systoloique (PAS) plus basse, et un dernier avec un LDL-C et une PAS plus bas.
Une baisse de 80% du risque avec une PAS et un LDL-C bas
Ils démontrent que le fait d’avoir à long terme une PAS basse et un LDL-C bas est associé de façon indépendante, cumulative et dose-dépendante à un moindre risque d’événement cardiovasculaire sur la vie entière. Toute combinaison de LDL bas et PAS basse est bénéfique. Ils estiment ainsi qu’une réduction modeste du LDL-C (1 mmol/L) et de 10 mm Hg de la PAS tout au long de la vie réduit de 80 % le risque d’événement cardiovasculaire et de 60 % celui de décès cardiovasculaire.
« C’est donc bien en termes de vie entière qu’il fait raisonner, a indiqué le Pr Ference qui estime que ces résultats ont des implications directes sur le mode de vie. Ces baisses modestes de LDL-C et de PAS sont celles pouvant être par exemple attendues de l’adoption d’un mode de vie sain dès le plus jeune âge », a-t-il conclu.
Vacciner pour protéger le cœur
De son côté, à partir de l’analyse des données d’un registre national portant sur plus de 608 000 patients hypertendus âgés de 18 à 100 ans, une équipe danoise souligne l’intérêt de la vaccination antigrippale dans cette population, exposée à un risque cardiovasculaire accru.
En effet, après ajustement sur diverses caractéristiques des sujets hypertendus, comme l’âge ou les comorbidités, les auteurs montrent qu’en moyenne la vaccination antigrippale permet de réduire le risque de décès de toutes causes de 18 %, celui de décès cardiovasculaire de 16 % et de 10 % celui de décès par infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral (analyses sur 9 saisons grippales de 2007 à 2016). À noter que la couverture vaccinale variait selon les années de 26 % à 36 %, ce qui laisse une bonne marge de progression.
D’après la présentation de Brian Ference, Cambridge, Royaume-Uni et Daniel Modin et al, Copenhague, Danemark. Abs 1347.
(1) Ference BA et al. JAMA 2 septembre 2019. doi:10.1001/jama.2019.14120
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