En institution, on pratique déjà le contrôle de la glycémie au doigt, les Test de diagnostic rapide (TDR) pour l’angine ou la grippe, mais beaucoup d’autres tests sont disponibles à l’étranger (test rapide de détection des infections à Clostridium difficile, test de détection des légionelles, test de dosage rapide de la troponine et des D Dimères…) La France est limitée par sa réglementation et le Code de santé publique (exercice illégal de la biologie médicale…).
«Si on se demande quel est l’intérêt pour le patient de disposer de ces tests. La rapidité du résultat est alors spontanément évoquée… Certes, mais a-t-on vraiment besoin de cette rapidité ? On s’aperçoit qu’il n’y a finalement que trois tests qui sont vraiment utiles pour un suivi correct en gériatrie : la mesure de l’HbHA1c et des lipides ainsi que l’INR », déclare le Dr Isabelle Cibois-Honnorat.
Le test INR semble particulièrement intéressant : 15 % des personnes âgées sont sous AVK et des contrôles fréquents de l’INR sont nécessaires chez ces patients dont la fragilité cutanée rend les prélèvements parfois compliqués et douloureux. Lorsque l’on sait l’insécurité dans laquelle se trouvent les infirmières d’Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) lorsqu’elles ont un résultat d’INR anormal et qu’elles ne peuvent joindre le médecin, pouvoir faire le test lorsque le médecin traitant est là, serait un avantage majeur. Les dispositifs d’automesure de l’INR chez les enfants hospitalisés, traités par AVK au long cours sont déjà pris en charge depuis 2008 et le Dr Isabelle Cibois-Honnorat plaide pour qu’il en soit de même en EHPAD. Une étude préliminaire de faisabilité en EHPAD a déjà été menée (thèse de Charlotte Tachline en 2012). Le Dr Cibois-Honnorat l’a complétée par une étude sur les résultats. Elle montre qu’avec le suivi classique tel qu’il était effectué en 2012, les résidents avaient un INR se situant dans l’intervalle thérapeutique pendant 25 % du temps alors qu’en 2013, avec le suivi « test rapide INR », ce temps passait à 53 % (il faudrait atteindre 70 %). Il semble que le rapport coût-efficacité de ce test soit bon : il n’y aurait pas de charge financière accrue pour la Sécurité sociale. « Le suivi des résidents serait certainement beaucoup plus efficace car de nombreux médecins par crainte du risque hémorragique, sous-dosent leurs patients… », conclut le Dr Isabelle Cibois-Honnorat.
D’après un entretien avec le Dr Isabelle Cibois-Honnorat (Mirabeau).
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