Une majorité d’adultes

LA CHIRURGIE cardiaque pédiatrique est une discipline relativement récente qui a considérablement progressé au cours des dernières décennies, permettant d’augmenter d’année en année le taux de survie des cardiopathies congénitales. Aujourd’hui, 90 % des enfants porteurs d’une cardiopathie congénitale parviennent à l’âge adulte. Le nombre d’adultes atteints de cardiopathie congénitale (157 000) est désormais supérieur à celui des patients pédiatriques (124 000). Les progrès de la chirurgie cardiaque pédiatrique ont permis de traiter des cardiopathies de plus en plus sévères ; le nombre de cardiopathies congénitales complexes prises en charge a été multiplié par deux au cours des dernières décennies. Cinq cents interventions pour cardiopathie congénitale sont réalisées chaque année en France, dont 40 % de primo-interventions et 60 % des réinterventions.

Pour la plupart des cardiopathies congénitales, l’espérance de vie des patients adultes rejoint celle de la population générale.

La chirurgie des cardiopathies congénitales n’est toutefois pas toujours curative. Nombre de cardiopathies opérées dans l’enfance ne sont que réparées et sont susceptibles de poser des problèmes hémodynamiques ou rythmologiques à l’âge adulte. Il faut donc, explique le Dr Loïc Macé, avoir beaucoup de retenue dans le message de guérison que l’on donne aux familles dans l’enfance. Le cardiologue insiste sur la nécessité qu’une information claire soit délivrée aux parents et à l’enfant. Or, pour les cardiopathies congénitales simples (communication interauriculaire, interventriculaire) par exemple, seules 17 % des familles savent de quoi l’enfant a été opéré.

Enfin la nécessité de poursuivre le suivi à l’âge adulte pour nombre de ces cardiopathies suppose d’assurer une continuité dans la prise en charge, de l’adolescence à l’âge adulte.

D’après une communication du Dr Loïc Macé (hôpital de la Timone, Marseille)