Les résultats du programme Canvas (qui regroupe deux études), présentés en plénière et publiés simultanément dans le NEJM (1) étaient très attendus. Ils portent en effet sur plus de 10 000 patients diabétiques de type 2 inclus dans 30 pays, qui ont été randomisés pour recevoir de la canagliflozine ou un placebo. Deux tiers d’entre eux étaient en prévention secondaire et un tiers en prévention primaire.
Ils ont été suivis en moyenne pendant 188 semaines. Au terme de ce suivi, la canagliflozine, un inhibiteur du SGLT2 (cotransporteur sodium-glucose de type 2) qui agit donc un bloquant la réabsorption de glucose, a permis de réduire de 14 % le risque d’événement cardiovasculaire majeur (critère composite associant décès cardiovasculaire, infarctus du myocarde non fatal ou accident vasculaire non fatal) et d’un tiers celui d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque. Cette étude apporte donc la confirmation de l’efficacité de cette classe thérapeutique sur le risque cardiovasculaire, déjà observée avec d’autres molécules.
Le traitement a également eu un impact bénéfique significatif sur le rein, puisqu’il s’est accompagné d’une réduction de 40 % du risque d’événement rénal (critère composite associant baisse du débit de filtration glomérulaire, dialyse, décès d’origine rénale). De plus amples données sur les bénéfices rénaux de la canagliflozine devraient être apportées par un autre essai en cours, Credence (canagliflozin and renal endpoints in diabetes with established nephropathy clinical evaluation).
En termes de tolérance, comme avec les autres molécules de cette classe, quelques cas d’acidocétose et un surrique d’infections de la sphère génitale et de fractures ont été rapportés. Mais le principal signal négatif est l’augmentation du risque d’amputation, multiplié par près de 2 chez les sujets traités par la canagliflozine (6,3 vs. 3,4/1 000 patient-années). Ce surrisque reste mal expliqué, mais il a surtout concerné les diabétiques à très haut risque, avec antécédents d’artériopathie périphérique et amputation.
Session 3-CT-SY 26. D’après Bruce Neal (Australie)
Neal B et al. NEJM 12 juin 2017 DOI: 10.1056/NEJMoa1611925
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