L’alirocumab est un anticorps monoclonal anti-PCSK9, qui a fait la preuve de sa capacité à réduire le cholestérol LDL d’environ 50 % dans plusieurs études du programme d’études ODYSSEY. Mais aucune d’elles ne s’était jusqu’alors intéressée spécifiquement à la population des diabétiques de type 2 (DT2), qui sont plus à risque de dyslipidémies et à haut risque cardiovasculaire.
C’est chose faite avec l’essai Odyssey-DM insuline, étude internationale de phase III, randomisée en double aveugle, qui a inclus des diabétiques de type 1 et de type 2 à haut risque cardiovasculaire, traités par insuline et présentant une hypercholestérolémie non contrôlée par statine à la dose maximale (LDLc > 0,7 g/l), ou intolérants aux statines.
Les patients ont été randomisés pour recevoir une injection toutes les 2 semaines d’alirocumab 75 mg (n = 294) ou d’un placebo (n = 147). Cet essai permettait une titration de l’alirocumab, dont la posologie a ainsi pu être doublée (150 mg) chez les sujets dont le LDLc restait > 0,7 g/l après 8 semaines de traitement.
Les données présentées, qui ne portent que sur les diabétiques de types 2 (n = 441), confirment l’efficacité de cet anti-PCSK9 sur les paramètres lipidiques : après 24 semaines de traitement, une réduction significative de 48,2 % du LDLc a été rapportée chez les patients ayant reçu l’alirocumab comparativement à ceux traités par le placebo. De plus, l’objectif lipidique a été atteint dans 80 % des cas avec la dose de 75 mg d’alirocumab. L’étude a aussi analysé l’effet du traitement sur d’autres paramètres lipidiques, notamment le non-HDLc, qui a été réduit de 38 %, le HDLc, qui a augmenté de 4 % et les triglycérides, dont les taux sont restés stables.
Le traitement a été bien toléré, avec une incidence des effets secondaires comparable à celle observée sous placebo, et n’a pas eu d’effet sur l’équilibre glycémique (glycémie à jeun, HbA1C et doses d’insuline non modifiées), au terme des 6 mois de suivi.
Versus prise en charge standard
Autre étude du même programme, Odyssey DM-Dyslipidemia a évalué l’efficacité et la tolérance du traitement par alirocumab versus prise en charge habituelle chez des diabétiques de type 2 à haut risque cardiovasculaire, avec une dyslipidémie mixte et dont les taux de non HDL-cholestérol étaient mal contrôlés par un traitement par statine à dose maximale tolérée. Quelques 110 centres aux États-Unis, en Europe, en Australie, au Moyen-Orient et en Amérique du Sud ont participé à cet essai qui a inclus 413 patients, qui ont là aussi été randomisés pour recevoir soit de l’alirocumab (75 mg une fois toutes les 2 semaines) soit le traitement standard (aucun autre hypolipémiant, ou bien ézétimibe, fénofibrate, acide nicotinique ou acides gras oméga-3). Comme dans l’autre essai, il était possible de doubler la dose de l’anti-PCSK9 si la cible de non HDLc n’était pas atteinte après 12 semaines de traitement.
À l’issue des 24 semaines de suivi, le traitement par alirocumab, majoritairement maintenu à la posologie d'une injection de 75 mg toutes les 2 semaines, a permis une réduction significative du non-HDLc de 32,5 % comparativement au placebo et a également amélioré les autres paramètres lipidiques. Le traitement a globalement été bien toléré et n’a pas modifié le contrôle glycémique.
Ainsi, ces deux études confirment l’efficacité de l’alirocumab sur les paramètres lipidiques chez les DT2 à haut risque cardiovasculaire, insulinés ou ayant une dyslipidémie mixte mal contrôlée par statines. On attend désormais les données sur l’effet cardiovasculaire du traitement, évalué dans l’essai prospectif Odyssey Outcomes, qui porte sur plus de 18 000 patients.
Session 1-AC-SY 12. D’après Lawrence Leiter (Canada)
Session 1-AC-SY 12. D’après Robert Henry (États-Unis)
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