Chez les hommes, le risque de diabète de type 2 associé au surpoids dans l’enfance est réversible. Tel est le résultat d’une étude menée dans le cadre du projet DynaHEALTH soutenu par le programme Horizon 2020 de la Commission européenne (1). Elle a colligé les données de différents registres danois portant sur plus de 62 500 hommes. Cette analyse a confirmé les relations existant entre le surpoids dans l’enfance, qui concernait 5,4 % des garçons de 7 ans, et chez les jeunes adultes âgés de 17 à 26 ans (8,2 % des hommes) et le risque de développer ultérieurement un diabète de type 2 (OR respectivement de 1,53 et de 2,96). Après l’âge de 30 ans, plus de 6 700 hommes étaient diabétiques.
Le risque de diabète était comparable chez les hommes qui n’avaient jamais eu de surpoids et chez ceux qui avaient été en surpoids enfant mais dont le poids s’était normalisé au début de l’âge adulte (OR = 1,01).
En revanche, ceux qui étaient toujours en surpoids (40 % des cas) ou qui avaient pris du poids au début de l’âge adulte avaient un risque de diabète multiplié par 3 comparativement à ceux dont le poids s’était normalisé à l’âge adulte (OR respectivement de 2,88 et 2,95).
Pour l’une des principales autrices de l’étude, la Dr Lise Bjerregaard, une réduction du risque de diabète était attendue chez les hommes ayant retrouvé un poids normal à l’âge adulte. Mais le surrisque a, dans cette analyse, complètement disparu ce qui suggère la possible réversibilité des conséquences métaboliques délétères du surpoids pendant l’enfance. Il apparaît donc essentiel de mettre l’accent sur la prévention et les interventions précoces auprès des populations pédiatriques, en particulier dans les pays où surpoids et obésité sont d’incidence élevée.
C’est le cas des adolescents d’origine indienne vivant dans les états du sud des États-Unis (2). Une étude s’est penchée sur le risque de diabète à long terme, à partir d’une cohorte de 4 883 jeunes âgés de 10 à 17 ans (12,1 ans en moyenne), majoritairement des filles (53,4 %). Au terme d’un suivi moyen de 11,7 ans, 648 avaient développé un diabète de type 2, soit une incidence de 11,1/1 000 personnes-années. Le DT2 était d’autant plus fréquent que l’obésité était plus sévère. Ainsi, comparativement aux adolescents dont l’IMC (indice de masse corporelle) était compris entre le 50e et le 75e percentile, les jeunes filles obèses avaient un risque de diabète multiplié par 3 à 7, tandis que ce risque était multiplié par un facteur 6 à 20 chez les jeunes garçons obèses.
Une troisième étude présentée lors de la session consacrée au diabète de type 2 chez l’enfant souligne l’impact délétère de l’exposition in utero au diabète de type 2 (3). Ce travail canadien a analysé les données de plus de 370 000 naissances, dont plus de 65 000 chez des représentants des premières nations. Plus de 5 000 enfants avaient été exposés in utero au diabète de type 2.
Les auteurs ont montré que les plus forts taux de diabète de type 2 pendant l’enfance (5,4 %) concernaient les enfants ayant un statut « premières nations » et exposés au DT2 in utero, tandis que l’incidence du DT2 dans l’enfance était extrêmement faible (0,1 %) en l’absence de ces deux facteurs. Une naissance prématurée et une macrosomie étaient également plus fréquemment retrouvées chez les enfants exposés au DT2, qu’ils soient ou non descendants des « premières nations ».
(1) OR11. D’après le Dr Lise Bjerregaard, Danemark
(2) OR12. D’après le Dr Madhumita Sinha, Arizona
(3) OR10. D’après le Dr Brandy Wicklow, Canada
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