UN DIABÈTE de type 2 est une maladie sournoise, qui survient dès la quarantaine aujourd’hui (60 ans autrefois). Au stade des anomalies mineures, biologiques seulement, il évolue depuis dix ans au moins.
Premier cas de figure, le diabète est patent mais méconnu, du patient et de son médecin. Un phimosis par exemple chez un homme mûr doit alors alerter, comme une dysfonction érectile (DE), une rétinopathie ou une néphropathie, conséquence de vingt ans de diabète non équilibré. Cette dernière a pu passer complètement inaperçue faute de recherche d’albumine dans les urines à l’occasion d’une consultation avec le médecin du travail notamment (3 millions de chômeurs …). Inquiétant aussi, un homme à gros ventre qui maigrit : ce pourrait être un cancer, une dépression… ou un diabète.
Circonstance de découverte plus intéressante, parce plus proche du dépistage, quand l’on connaît ou que l’on découvre à l’occasion d’une grippe par exemple l’histoire familiale (diabétique) du patient. Un ascendant diabétique constitue un risque de le devenir soi-même à 30 % ; et si les deux parents le sont, le risque atteint 60 %. Il est, dans ces situations, recommandé de faire une glycémie dès 40 ans, a fortiori en cas de surpoids abdominal (et un rapport taille sur hanches supérieur à 1), répétée à intervalles de temps réguliers. Si toutes les personnes en surpoids ne font pas de diabète, 80 % des diabétiques le sont… Le diabète étant défini par une glycémie à jeun supérieure à 1,26 g/l à deux reprises ou post-prandiale supérieure à 2 g/l. En alternative à la glycémie PP, on propose de coupler la glycémie à jeun à l’hémoglobine glyquée, moins compliquée à réaliser, qui donne les mêmes renseignements.
Encore plus en amont, les anomalies minimes, qui ne sont pas encore du diabète, lorsque l’hyperglycémie à jeun est modérée, mesurée entre 1,10 et 1,26 g/l, où l’on a une petite chance de freiner l’évolution de la maladie. L’intolérance au glucose est signalée par une glycémie PP de plus de 1,40 g/l, mais au-dessous de 2 g/l.
Dans les cas à haut risque, on conseille donc de coupler la glycémie à jeun à l’Hb glyquée, pour débusquer les diabètes très débutants sur lesquels l’activité physique régulière et la réduction des apports caloriques permettent d’empêcher le passage vers un diabète avéré.
Programme descendance.
Enfin, peut-être un jour pourra-t-on repérer les personnes à risque de devenir diabétique, avant même de minuscules perturbations biologiques, grâce à l’outil de prédiction actuellement testé par le Programme Descendance* qui met en équation trois éléments : les habitudes familiales en termes d’alimentation et d’activité physique ; la notion d’un diabète gestationnel de la mère ; la connaissance des gènes à risque chez les deux parents. Les sujets à haut risque ainsi identifiés pourront bénéficier de mesures préventives ciblées, comportementales et (si elles existent) médicamenteuses, dès le jeune âge et à long terme.
* Les parents, diabétiques, d’enfants dont l’un est diabétique de type 2 et l’autre non diabétique (âgé de plus de 35 ans), ou les enfants diabétiques de type 2 dont l’un des parents est diabétique et toujours en vie et l’un des frères ou sœurs de plus de 35 ans est indemne de diabète, sont invités à participer à Descendance. Pour plus d’informations et/ou “postuler“, un numéro vert, 0 800 300 341, et un site, www.ceritd.fr .
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