Asthme

L’influence des hormones

Publié le 06/03/2014
Article réservé aux abonnés
1394072269503077_IMG_124263_HR.jpg

1394072269503077_IMG_124263_HR.jpg
Crédit photo : PHANIE

L’asthme s’aggrave chez 30 % des femmes asthmatiques avant les règles. Un traitement hormonal peut améliorer la symptomatologie de cet asthme prémenstruel. Anticiper, moduler le traitement de fond limite l’exacerbation liée aux règles. Notons que la contraception orale n’aggrave pas l’asthme.

La grossesse déstabilise (1/3 cas), améliore (1/3 cas) ou ne modifie pas l’asthme. Cet effet est un facteur prédictif important qui se répète d’une grossesse à l’autre. Si l’asthme a été déstabilisé lors d’une précédente grossesse, ne surtout pas diminuer les traitements de fond. Ils ont un bon rapport bénéfice/risque pendant la grossesse et une maladie stable évite l’hypoxie fœtale. Anticiper la grossesse chez une femme en âge de procréer en débutant l’éducation thérapeutique : elle s’inquiète de la toxicité des médicaments (cf. www.lecrat.org) mais sous-estime le risque d’hypoxies répétées sur le fœtus.

L’asthme post-ménopausique n’est pas rare. La ménopause peut dégrader la fonction ventilatoire et accélérer le déclin du VEMS. L’éventuelle responsabilité des THS est controversée.

Des particularités féminines

Chez la femme certaines particularités doivent faire penser à l’asthme. Une toux qui persiste (+/- sifflement) après un épisode infectieux viral peut être une hyperréactivité bronchique. Un asthme mal contrôlé chez une femme ? Rechercher si elle est exposée aux irritants (produits ménagers, professionnels), une telle exposition est un facteur de risque établi de la maladie chez la femme.

Enfin il faut rappeler que l’asthme ne contre-indique pas le sport (avec bronchodilatateur d’action courte avant et/ou après l’exercice) même si l’adolescente asthmatique se fait souvent dispenser de sport... Le traitement est médicamenteux et musculaire : le déconditionnement à l’effort génère un inconfort et une dyspnée chez l’asthmatique…

D’après un entretien avec le Pr Chantal Raherison-Semjen, Service des Maladies Respiratoires, Pole Cardio-Thoracique, CHU Bordeaux

Dr S. P.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9307