Dans ses recommandations, la Haute Autorité de santé (HAS) préconise l'individualisation de la prise en charge des patients diabétiques de type 2, dans une approche centrée sur le patient et ses spécificités (patient âgé fragile ou avec une maladie cardiovasculaire par exemple).
« La complexité du patient diabétique est une réalité, a rappelé la Dr Sophie Haghighi, en particulier après l’âge de 65 ans. En effet, dans cette population plus de 60 % des sujets sont une comorbidité, et 40 % ont quatre comorbidités ou plus. Or, il n’y a pas de description de ces patients dans la littérature, et les profils de la HAS ne sont pas basés sur des études, ce qui nous a conduits à mener l’étude CHROMATIDE afin d’obtenir une typologie plus précise des patients ».
Cette étude quantitative, rétrospective, transversale a été réalisée à partir des données de l'Observatoire de médecine générale, un logiciel standardisé qui a été utilisé par des généralistes de 1993 à 2012. L’étude s’est focalisée sur les années 2008, 2009 et 2010, car les données étaient récentes et portaient sur un nombre élevé de diabétiques. Pour être inclus dans l’étude, les patients devaient présenter un diabète de type 2 et avoir consulté leur médecine généraliste au moins une fois par an.
Les auteurs ont réalisé une analyse descriptive multidimensionnelle, puis une analyse statistique de type factorielle en correspondances multiples, en prenant en compte de nombreux paramètres comme l’âge, le sexe, les facteurs de risque cardiovasculaire, la présence d’une maladie cardiovasculaire ou d’autres pathologies chroniques non cardiovasculaires.
Au total, 1 745 patients ont été inclus, dont 41 % de femmes, représentant toutes les classes d’âge (26 % de sujets âgés de 40 à 59 ans et 13 % de plus de 80 ans).
L’étude a permis de distinguer 10 profils de patients, dont deux groupes qui émergent : celui de patients ayant un diabète isolé, qui est majoritairement des sujets jeunes (17 %) et celui de femmes diabétiques et hypertendues (35 %) avec fréquemment une anxiété associée, qui regroupe à lui seul 41 % des femmes incluses dans cette étude.
Les autres groupes étaient constitués de patients avec des facteurs de risques cardio-vasculaires et multimorbides. « Il s’agit de résultats préliminaires qui doivent être affinés, notamment chez les sujets âgés, a indiqué la Dr Haghighi. L’objectif à terme est de déterminer s’il est possible d’ajuster les recommandations aux différentes typologies de patients, afin de proposer in fine une approche basée sur l’Evidence based-medicine ».
D’après la communication du Dr Sophie Haghighi, Pantin. Typologie des patients diabétiques de type 2 en France : étude CHROMATIDE
Article précédent
Les difficultés du diagnostic précoce
Article suivant
Une consultation autour de l'enfant
Le risque solaire sous-estimé
Un audit sur l’hygiène au cabinet médical
Un outil pour généralistes
Les patients prêts à en parler
Les difficultés du diagnostic précoce
Mieux définir la typologie des patients
Une consultation autour de l'enfant
Une consultation sans prescrire
Mieux comprendre pour aider à choisir
Encore peu de place pour l’ECG
Recommandations pour la médecine générale
Une motivation des sujets obèses
Faire face aux réticences des patients
Encore des incertitudes
Moindre prévention, surtout quand le médecin est un homme
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024