Une étude a été réalisée afin d’analyser les points de vue des patients et des médecins sur le fait de terminer, si cela le justifie, une consultation sans prescription médicamenteuse. Elle a été conduite auprès de 18 médecins généralistes et par entretiens individuels semi-directifs de 12 patients recrutés par les médecins généralistes.
Les résultats montrent que les médecins sont plutôt favorables à conclure une consultation sans prescription médicamenteuse si la situation clinique le permet. Les freins identifiés sont les suivants :
• la valeur symbolique de l’ordonnance permettant entre autres la reconnaissance du patient en tant que malade ;
• la croyance dans le médicament ;
• les attentes du patient (bien surestimées par les médecins) ;
• la crainte de ne pas satisfaire le patient.
Les médecins généralistes ont le sentiment de subir des pressions de prescription et doivent donc développer des stratégies très chronophages pour ne pas prescrire.
Des compétences avant tout
Pour les patients, la prescription médicamenteuse n’est pas l’attente prioritaire, mais une parmi d’autres au sein d’une relation médecin-patient de qualité. Ils sont d’abord à la recherche de l’expertise du médecin de premier recours. Ils décrivent les différentes compétences souhaitées d’un médecin avant toute prescription. Ils ne réclament pas de traitements médicamenteux spécifiques.
Terminer une consultation sans prescription médicamenteuse, si la situation clinique le permet, est bien acceptée par bon nombre de patients, sous réserve de satisfaire les autres attentes (écoute, examen clinique, expertise scientifique, prise en compte des aspects psychosociaux, information et décision partagée, organisation du suivi).
Ces compétences souhaités par les patients correspondent parfaitement à celles décrites dans le DES de médecine générale.
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