Incontinence vésicale du sujet âgé

L’algorithme GRAPPPA guide la conduite à tenir

Publié le 24/11/2014
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Crédit photo : PHANIE

Après avoir rappelé la condition sine qua non de toute prise en charge : « d’abord penser au diagnostic », le Pr Claude Jeandel, précise quelle doit être l’évaluation initiale : « Devant une incontinence urinaire deux causes curables doivent être recherchées pour y remédier : l’infection urinaire (par bandelette puis ECBU) et la rétention d’urine (par échographie, bladder scanner ou cathétérisme rétrograde). En cas de résidu ≥ 100 ml, on recherchera un fécalome et une prise d’anticholinergique ou de morphinique ».

Quand adresser le patient au spécialiste ? « D’emblée dans le cas où la perte d’urine s’accompagne de douleurs pelvivésicales, d’hématurie macroscopique ou survient dans un contexte d’antécédents de radiothérapie ou de chirurgie récente (‹ 6 mois) ».

La rééducation en première ligne

Le traitement s’appuie « en l’absence d’infection ou de rétention, quel que soit le type d’incontinence (urgence, effort ou mixte) sur la rééducation périnéale (excepté en présence de troubles cognitifs avec MMS› 15), l’estrogénothérapie locale (chez la femme) et les mesures hygiénodiététiques (essentiellement perte de poids et lutte contre la constipation). En cas d’échec, si l’incontinence fait suite à des urgences mictionnelles (hyperactivité vésicale), un traitement par anticholinergiques peut être instauré en privilégiant les molécules ne passant pas la barrière hémato-encéphalique afin de réduire leur impact potentiel sur les fonctions cognitives qu’il conviendra d’évaluer avant et dans les semaines suivant l’initiation. Si ce traitement anticholinergique de première ligne échoue, le patient doit alors être référé à un centre spécialisé avec un catalogue mictionnel sur 3 jours pour discuter d’autres stratégies thérapeutiques (neuromodulation, toxine botulique, bêta-agonistes en cas d’incontinence sur urgence ; chirurgie de type soutènement sous-urétral, ballonnet ou agent de comblement en cas d’incontinence à l’effort) ».

Le Pr Jeandel conclut sur le fait que « le GRAPPPA souhaite diffuser largement cet algorithme auprès des gériatres et médecins généralistes très souvent confrontés à l’incontinence urinaire. Il est délibérément simple et pragmatique pour être utilisable en pratique quotidienne ».

D’après un entretien avec le Pr Claude Jeandel, CHU de Montpellier, Membre du GRAPPPA

(*) Amarenco G et al. Prog Urol 2014;24(4): 215-21

Dr Sophie Parienté

Source : Le Quotidien du Médecin: 9368