Dégénérescence maculaire liée à l’âge

Le dépistage précoce par fond d’œil

Publié le 09/12/2013
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Crédit photo : S Toubon

IL Y A DIX ANS, la DMLA était une maladie incurable. On pouvait attendre qu’elle soit symptomatique pour la diagnostiquer. Les progrès diagnostiques et l’arrivée de traitements curatifs efficaces dans la DMLA exsudative, forme la plus sévère de la maladie, ont modifié la donne. « La dépister tôt, à un stade infraclinique, 5 à 7 ans avant les premiers symptômes est essentiel. À partir de 50-55 ans, un fond d’œil tous les 5 ans est souhaitable. Plus le diagnostic et le traitement sont précoces, plus les lésions exsudatives sont accessibles au traitement et mieux on préserve la vision », explique le Pr Éric Souied, président de l’association DMLA, Service d’ophtalmologie, Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil. Lorsque les lésions sont évoluées, la maladie devient symptomatique : lignes de la grille de dépistage d’AMSLER déformées, baisse d’acuité visuelle rapide, vision déformée voire gondolée ou scotome central. Consulter en ophtalmologie est une urgence.

Dans les DMLA sèches, d’évolution plus lente, le Pr Souied a bon espoir que « les essais cliniques en cours puissent déboucher sur un traitement efficace d’ici 5 à 10 ans ». Mais lésions sèches et exsudatives peuvent survenir au cours de la maladie chez un même malade : le suivi régulier de tous les patients est impératif.

Respecter les protocoles de surveillance.

La DMLA est une maladie chronique qui nécessite une surveillance à vie. Le traitement des lésions exsudatives repose dans 99 % des cas sur des injections intra-vitréennes d’anti-angiogéniques sauf contre-indication momentanée : risque infectieux (conjonctivite, fièvre) ou vasculaire (AVC de moins de 3 mois). Selon la réponse au traitement et la sévérité de l’atteinte, différents protocoles sont proposés : « On traite les lésions ponctuellement au fur et à mesure de leur apparition pour éviter qu’elles ne dégradent progressivement la vision. La compliance du patient - respect du protocole de surveillance et de traitement - est indispensable pour préserver la vision », précise le Pr Souied. Un réseau DMLA (liste des centres sur le site www.association-dmla.com) permet de poursuivre la surveillance et le traitement en cas de déplacements.

Aides optiques et rééducation améliorent la qualité de vie

Les aides optiques sont utiles lorsque la vision centrale baisse : loupes, jumelles, vidéo-agrandisseurs... Les tablettes tactiles sont très appréciées : elles agrandissent les caractères et peuvent être facilement placées et orientées dans le champ visuel le plus confortable.

La rééducation par un orthoptiste vise à développer la plasticité neuronale afin d’utiliser la vision périphérique. Elle s’adresse préférentiellement aux patients motivés. Des séries de 12 séances sont renouvelées si elles sont efficaces.

D’après un entretien avec le Pr Éric Souied, Président de l’association DMLA, Service d’ophtalmologie, Hôpital Intercommunal de Créteil.

 Dr SOPHIE PARIENTÉ
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Source : Le Quotidien du Médecin: 9287