Une prophylaxie adaptée

Quand le contage varicelleux est à risque

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Publié le 01/12/2020
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La varicelle est une maladie très contagieuse qui peut, parfois, être à l’origine de formes graves chez des enfants à risque. En post-exposition, des moyens prophylactiques existent.
Les nourrissons de moins de trois mois dont la mère est immune sont protégés par les anticorps maternels

Les nourrissons de moins de trois mois dont la mère est immune sont protégés par les anticorps maternels
Crédit photo : phanie

En France, la vaccination contre la varicelle n’est pas actuellement recommandée en population générale, mais limitée à certaines populations ciblées non immunes (femmes en âge de procréer, en post-partum, enfants de plus de 12 ans, personne en contact étroit avec des sujets immunodéprimés, etc.). Il est donc difficile d’y échapper.

La gravité potentielle de la varicelle (complications cutanées, neurologiques, etc.) justifie une prise en charge prophylactique spécifique en post-exposition pour certaines populations pédiatriques à risque de varicelle sévère

Les enfants à risque

Les sujets à risque de faire une varicelle plus sévère ou grave sont ceux atteints d’immunodépression constitutionnelle ou acquise, les adolescents de plus de 12 ans non immuns, les nouveau-nés prématurés hospitalisés, ceux dont la mère déclare une varicelle dans les trois dernières semaines de grossesse (le risque est maximal si la varicelle maternelle se déclare dans une période comprise entre 5 jours avant et 2 jours après l’accouchement), les nourrissons exposés en postnatal dont la mère est non-immune et ceux dont la contamination est intrafamiliale.

À noter, les nourrissons de moins de trois mois dont la mère est immune sont considérés comme protégés par les anticorps maternels.

Vaccination post-exposition possible dès 1 an, recommandée à partir de 12 ans

En post-exposition, la vaccination varicelle est recommandée chez les enfants à partir de 12 ans, immunocompétents et sans antécédent de varicelle. La première dose doit être administrée dans les 3 à 5 jours suivant le contact, avec une 2e dose 4 à 8 semaines (Varilix) ou 6 à 10 semaines (Varivax) plus tard.

Ces vaccins peuvent être administrés à partir de l’âge de 1 an (AMM) en alternative avec une surveillance simple. Ils sont contre-indiqués chez les immunodéprimés.

Immunoglobulines spécifiques dans les 10 premiers jours

Les immunoglobulines humaines spécifiques du virus zona varicelle (Varitect) sont disponibles par ATU nominative chez les enfants immunodéprimées sans antécédent de varicelle, les nouveau-nés dont la mère présente une varicelle périnatale, les nouveau-nés prématurés hospitalisés. Elles doivent être administrées en IV, de préférence dans les 96 heures et dans un délai maximal de 10 jours après l’exposition.

Les antiviraux dans certains cas particuliers

L’aciclovir par voie IV est recommandé (AMM) dès que possible chez le nouveau-né dont la mère a déclaré une varicelle entre 5 jours avant et 2 jours après l’accouchement. En dehors de cette situation, il n’existe ni AMM, ni recommandation pour l’utilisation de l’aciclovir en prophylaxie de la varicelle.

Un traitement par aciclovir ou valaciclovir par voie orale, est cependant parfois proposé par certains experts, à visée préventive après contage varicelleux chez l’enfant fortement immunodéprimé, en complément des immunoglobulines ou en cas de contre-indication à la vaccination ou de délai dépassé.

Communication du Dr Didier Pinquier (Rouen)

Dr Christine Fallet

Source : Le Quotidien du médecin