À Shanghai, ville-monde chinoise de 24 millions d'habitants et 365 hôpitaux, Xuhui se rêve hôpital du futur.
À CHAM, le Pr Fu Zhu, cardiologue et président de cet immense établissement, explique comment l'usage de l'intelligence artificielle (IA) a bouleversé la prise en charge du patient. À Xuhui, juste après son admission, le malade n'est plus directement vu par un médecin. Il remplit un questionnaire dont les réponses sont ensuite interprétées par un algorithme. Celui-ci est chargé de faire un premier diagnostic, de prescrire des examens complémentaires si besoin et enfin de proposer un traitement.
Le médecin n'intervient qu'ensuite pour avaliser ou ajuster la proposition de l'IA. « Il y a toujours des médecins qui travaillent en arrière-plan, rassure le Pr Fu Zhu. L'IA n'est pas encore capable de remplacer les docteurs humains et ce sont toujours ces derniers qui assurent la perfection de l'outil. Ce sont également eux qui sont responsables juridiquement des soins, et non l'IA. »
92000 consultations en un an
Ce système, appliqué depuis 2018 à la permanence des soins, permet à l'hôpital Xuhui de proposer des consultations toute l'année et à toute heure. Grâce à la reconnaissance vocale, les patients peuvent interagir avec les machines (à l'hôpital ou de chez eux, via Internet), mais là encore, un médecin est d'astreinte pour limiter les erreurs de diagnostic. « Les praticiens bénéficient de formations consacrées pour à la fois perfectionner l'outil et garantir la sécurité de prise en charge », précise le Pr Fu Zhu. L'hôpital de Shanghai propose par ailleurs des consultations « intelligentes » à distance de médecine générale et d'autres spécialités jusque dans les centres médicaux de proximité des régions les plus reculées du pays et au Tibet.
En un an, l'hôpital Xuhui a réalisé 92 000 consultations avec l'IA dont 47 900 à distance. Le Pr Fu Zhu espère une montée en charge encore plus importante. « Le système a été très bien accepté par les patients comme par les médecins », se félicite le cardiologue.
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