Comment les élus voient-ils évoluer le rôle des médecins au sein des collectivités

Publié le 31/01/2011
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Crédit photo : AFP

Dr Simon Renucci - député-maire d’Ajaccio, délégué régional du CNFPT Centre National de la Fonction Publique Territoriale

Des acteurs majeurs

« Les médecins dans les collectivités sont extrêmement importants. Ces confrères se mettent au service de ceux qui n’ont rien, des plus petits aux plus âgés. Ils deviennent des acteurs majeurs de la santé durable et je souhaite que nous puissions les accueillir dans de meilleures conditions sur le terrain. À l’échelle de chaque territoire, il devient indispensable de leur proposer des formations adaptées aux programmes nationaux. L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) qui vient de signer une convention avec le président du CNFPT doit leur offrir la possibilité de se spécialiser sur certains thèmes ou ces experts sont en première ligne dans l’éducation à la prévention. L’éducation, la santé et le social sont trois axes de développement dans la politique de la ville et ces médecins mènent des projets. Ils sont les meilleurs pour associer tous les acteurs, et les plus motivés pour animer une campagne de dépistage, de vaccination. La signature de contrats locaux de santé avec les ARS en fait des partenaires incontournables pour décliner des programmes régionaux. Animateurs de la vie sociale dans les territoires, ces médecins de santé publique nourrissent une vraie réflexion sur l’évaluation des pratiques de prévention. Cette démarche est aussi une source d’économies énormes au niveau national, ce qui est rarement souligné ».

Marie-Odile Sasso - adjointe au maire de Saint-Étienne, chargée des ressources humaines

Des partenaires de la politique de la ville

«Nous avons mis en place une direction de santé publique qui n’est pas pilotée par un médecin. En dehors des médecins de santé au travail, nous n’avons pas de médecins salariés même si nous développons beaucoup d’efforts pour les attirer. Dès que l’on peut en recruter, ils sont sur le terrain en consultation, car les besoins sont immenses. On travaille beaucoup avec des réseaux de médecins de santé publique en nous appuyant sur le centre de diagnostic de la sécurité sociale qui accueille les personnes en difficulté. Lors de la campagne de vaccination contre la grippe l’an dernier nous avions besoin d’eux. Ces médecins sont des partenaires qui participent aux ateliers santé-ville et s’investissent dans les programmes d’éducation à la santé que nous développons. Sur le terrain, les besoins sont réels et à Saint-Étienne nous travaillons sur des projets de centres de santé pluridisciplinaires, notamment dans les quartiers en difficulté. Le désert médical menace au cœur même de la ville et c’est un axe de notre politique de développement. Ils sont au service quotidien de la population y compris sur les lieux de travail. Dans le cadre des efforts que nous menons, les médecins sont aussi amenés à vérifier la salubrité des locaux lors d’installation d’entreprises et à tous les niveaux les villes ont besoin de leurs compétences ».

Jean-Mary Boisnier, président de la communauté de communes du canton d’Aulnay-de-Saintonge en Charente maritime.

La clé de la cohésion sociale

« La santé est une compétence d’État et au niveau des collectivités locales nous subissons sa politique en la matière. La réalité des choses et le climat social nous amènent pourtant à prendre de très nombreuses initiatives pour nous organiser et faire face aux situations les plus difficiles. Dans notre vaste canton de Charente-Maritime qui regroupe 24 communes pour 6 700 habitants, trois médecins libéraux sont engagés dans les maisons de santé ouvertes depuis l’an dernier à Aulnay et Néré.

Des médecins spécialisés en prévention seraient les bienvenus puisque ces lieux de soins pluridisciplinaires deviennent des pôles santé sociaux au même titre que les centres intercommunaux d’action sociale. Nous savons que les patients ont des préoccupations qui dépassent largement leurs problèmes de santé. Ces maisons deviennent des lieux de coordination d’action sociale où nous devons être en mesure d’apporter des solutions au-delà des consultations médicales. J’ai participé à des réunions au sein de l’agence régionale de santé pour évoquer cette difficulté. La disparité actuelle entre les mondes urbains et ruraux me dérange et il va falloir nous donner les moyens adaptés pour répondre aux besoins exponentiels de la population y compris en matière de prévention. À la campagne aussi, les médecins des collectivités territoriales ont un rôle à jouer et sont très attendus ».


Source : Le Quotidien du Médecin: 8896