LE QUOTIDIEN - Les médecins des collectivités territoriales ont-ils un rôle de premier plan à jouer dans les ARS ?
DR BÉNÉDICTE CAUCAT - Nous sommes les seuls à avoir cette approche globale de l’enfance, de la femme, de la famille, son entourage et nous avons une grande légitimité pour participer aux nouvelles commissions. Nous sommes les seuls à pouvoir faire des propositions dans le cadre des plans stratégiques de santé régionaux. J’estime qu’il ne faut pas compliquer le dispositif et que toutes les mesures doivent être prises pour aider les gens avant que les difficultés ne surviennent. La protection de l’enfance réclame des moyens humains et avant de penser à l’économie, il faut en profiter pour mettre en avant le médico-social.
Rencontrez-vous des difficultés pour faire valoir le médico-social ?
La santé publique reste encore aujourd’hui trop dirigée par des non médicaux. Aborder les problèmes uniquement sous l’angle des coûts, du management, de l’encadrement et la stratégie nous éloigne du facteur humain qui doit dicter notre démarche. Au-delà de nos consultations quotidiennes, les médecins des collectivités territoriales ont une approche sociale. Les solutions aux problèmes sanitaires sont trop souvent envisagées dans le seul champ de l’organisation des établissements de santé alors que la cohésion sociale me semble cruciale. Notre rôle n’est pas assez connu et il est temps d’asseoir le côté médical dans les structures administratives et sociales.
Comment allez-vous participer aux travaux de cette commission régionale ?
Avant la mise en place de ces agences régionales, beaucoup de médecins de PMI ont travaillé sur les diagnostics territoriaux, ce qui nous permet aujourd’hui de bien identifier les problèmes et les priorités. Agir pour les familles, travailler en réseau avec les acteurs sociaux au niveau des départements en lien avec les associations est une partie passionnante de notre métier. La diversité du travail et des partenaires est une satisfaction quotidienne qui nous permet de faire avancer les situations individuelles. La santé publique est notre champ d’action dont l’amplitude ne facilite pas la reconnaissance de notre statut et de nos rémunérations. Ces commissions sont une réelle opportunité de le démontrer et d’affirmer notre savoir-faire.
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