FACE À la flambée, aux États-Unis et dans le monde, du nombre de cancers oropharyngés à cellules squameuses (plus de 225 % entre 1988 et 2004) dont le principal responsable identifié actuellement est l’infection à papillomavirus, une enquête de grande envergure a été menée outre-Atlantique à partir de la cohorte « National Health and Nutrition Examination Survey ». De cette enquête (5 579 participants des 2 sexes), il ressort une prévalence de l’infection dans 6,9 % de la population des 14-69 ans, dont 1 % montrait un HPV de type 16 oncogène. Deux pics d’infection, modulés par l’âge ont été constatés : chez les 30-34 ans, 7,3 % d’infections et chez les 60-64 ans, 11,4 %. Autre constatation, les hommes étaient plus porteurs du virus que les femmes avec une prévalence de 10,1 % contre 3,6 %, quel que soit le sérotype. La contamination paraît être origine sexuelle, HPV étant moins présent (0,9 %) chez les participants déclarant une absence de relations sexuelles que chez ceux ayant des relations sexuelles (7,5 %). De plus la prévalence du virus augmente avec le nombre de partenaires, ainsi qu’avec le nombre de cigarettes fumées quotidiennement. Les associations avec le sexe, le nombre de partenaires, l’âge, le tabagisme sont indépendantes les unes des autres.
En conclusion, cette étude montre que l’augmentation d’incidence des cancers oropharyngés peut être corrélée à des modifications des comportements sexuels depuis les années 1950. Elle pose également la question de la vaccination des garçons contre le HPV : actuellement, seules les filles sont concernées par des recommandations vaccinales. D’où la nécessité de mettre en œuvre des essais chez les jeunes garçons, aucune donnée sur l’efficacité vaccinale contre les HPV oropharyngés n’existant.
JAMA, doi : 1001 : jama. 2012.101.
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